Alexandre Maulin, président de Domaines Skiables de France.
©Tiphaine Buccino
Une enquête menée par Montagnes Leaders avec Atout France et Domaines Skiables de France confirme ce à quoi on pouvait s’attendre : les investissements consacrés à l’aménagement des domaines skiables ont connu un véritable coup de frein en 2020.
Rien d’étonnant : face à l’arrêt brutal de la fin de saison, en mars 2020, puis aux incertitudes qui ont suivi tout au long de l’année, les gestionnaires des domaines skiables ont freiné considérablement leurs investissements. Ceux-ci sont évalués pour 2020 à 237 millions d’euros à l’échelle nationale, à comparer aux 379 millions de 2019 et aux 399 millions de 2018. Une chute de 37 % d’une année sur l’autre qui illustre le coup d’arrêt général que la crise du Covid-19 a donné à l’ensemble de l’économie de montagne.
Traditionnellement le plus gros poste des investissements en montagne, le renouvellement des remontées mécaniques n’a atteint l’an dernier que 93 millions d’euros, un budget historiquement bas en comparaison des dernières belles années à près de 170 millions.
2021 encore plus sévère ?
L’année 2020 a donc été celle des restrictions plus que des initiatives. Et ce n’est pas fini, au regard de la saison « blanche » (ou « noire », c’est comme on veut…) qu’aura constitué l’hiver 2020-2021. Il faut craindre des arbitrages plus sévères encore en 2021, annonce Alexandre Maulin, le président de Domaines Skiables de France. En effet, même si le secteur a été aidé par l’État et les collectivités, les recettes sont nulles pour les gestionnaires de remontées mécaniques. « L’indemnisation promise aux exploitants ne dépassera pas 70 % de leurs frais fixes, les laissant avec au moins 30 % de frais fixes à couvrir, à quoi il faudra ajouter les frais variables (...) qui ne seront pas indemnisés », explique Alexandre Maulin dont le groupe consacre une partie de ses activités à la gestion de domaines skiables.