Pascal Ray, directeur de l'Ecole des Mines de Saint-Etienne : "L’objectif de l’école est clairement de soutenir les entreprises, PME et grands groupes, dans leur mutation vers l’industrie du futur".
Pascal Ray, directeur de l’École des Mines de Saint-Étienne, école d’ingénieurs appartenant à l’Institut Mines-Télécom, déploie son plan de développement selon deux axes : former des cadres de haut niveau pour l’industrie en contribuant à l’emploi ; faire progresser l’établissement dans les classements internationaux.
Quelles missions vous a confiées votre ministère de tutelle, le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance ?
Pascal Ray : L’objectif de l’école est clairement de soutenir les entreprises, PME et grands groupes, dans leur mutation vers l’industrie du futur. Pour cela, Mines Saint-Étienne est l’école référente, pour l’Institut Mines-Télécom, concernant les innovations, la recherche et la formation dans plusieurs domaines d’excellence : l’intelligence artificielle, l’industrie du futur, la santé du futur et l’IoT. D’une façon plus globale, notre mission est de diffuser largement la culture scientifique et industrielle, d’aborder la transition numérique dans son aspect transversal puisqu’elle concerne toute l’entreprise, de prendre en compte les questions de développement durable et, surtout, de mettre l’humain au cœur de tous ces processus. Le numérique peut effrayer, les petites entreprises notamment, nous devons les rassurer.
Comment les entreprises locales peuvent-elles profiter des savoirs et des compétences de l’École des Mines de Saint-Étienne ?
Pascal Ray : Nos relations très fortes avec les entreprises prennent différentes formes. Les stages, les projets, les thèses de nos étudiants permettent aux entreprises d’avoir accès à des compétences de très haut niveau. Les chaires industrielles encouragent à travailler sur des sujets de recherche dans la durée. Enfin, les outils, comme les plateformes technologiques IT’M Factory créée en partenariat avec l’UIMM Loire, ou encore Diwii, implantée sur le Campus Région du Numérique, avec la Région Auvergne-Rhône-Alpes, à Charbonnières-les-Bains, facilitent les échanges avec les PME. Cette typologie d’entreprises présente de forts besoins pour se digitaliser. En même temps, les PME-PMI sont davantage réticentes que les grands groupes à pousser la porte de notre école à Saint-Étienne. Travailler en collaboration sur des projets concrets via les plateformes technologiques a tendance à faciliter les relations. Enfin, les entreprises ont accès à des connaissances pointues dans les domaines de la microélectronique et de l’informatique, du nucléaire, des systèmes électroniques embarqués, des matériaux et procédés, des sciences de l’environnement… Autant de spécialités enseignées à nos futurs ingénieurs.
Faire évoluer nos formations pour qu’elles répondent réellement aux enjeux internationaux
Que pensez-vous des partenariats public-privé ?
Pascal Ray : Ils sont essentiels pour la mise en place de projets comme celui de la plateforme Diwii, par exemple. La région, des centres de formation (emlyon business school, Sigma Clermont, Mines Saint-Étienne), des centres techniques (Cetim) et des grands groupes (Siemens, Rexroth Bosch, 2MATech, HumanToData), ensemble, contribuent à créer des outils et des services pour sensibiliser les PME. Ce sont typiquement des projets qu’aucun acteur ne peut porter seul. Le PPP favorise l’expérimentation, l’agilité, le partage de connaissances et de compétences. Le partenariat, en lui-même, aide à la transformation des organisations.
Comment ces collaborations industrielles vous aident-elles à progresser dans les classements internationaux ?
Pascal Ray : C’est un des objectifs très importants de l’Institut Mines-Télécom. Toutes les actions partenariales engagées avec des industriels et des académiques nous permettent d’écouter les besoins des acteurs économiques et de faire évoluer nos formations pour qu’elles répondent réellement aux enjeux internationaux. Ce travail engagé depuis plusieurs années pour faire de l’École des Mines de Saint-Étienne une « technological university » lui a permis d’intégrer les classements internationaux thématiques Times higher education en 2020 et QS World university ranking en 2021.
BIO EXPRESS
1965 : Naissance à Moulins (Allier)
1995 : Doctorat en matériaux, structures, fiabilité
2004 : Habilité à diriger des recherches l’Institut français de mécanique avancée (IFMA)
2007 : Directeur de l’IFMA
2009 : Vice-président du PRES Clermont Université
2013 : Président de la SAS 2MATech
Depuis juillet 2014 : Directeur de l’École des Mines de Saint-Étienne
Cet article a été publié dans le numéro 2460 de Bref Eco.