Le nouvel exécutif de la Communauté d’agglomération Villefranche Beaujolais Saône souhaite accélérer le développement économique engagé sur son territoire, avec plus de moyens et en concrétisant – enfin- le projet de la ZAC de l’île Porte.

« Le développement économique est l’une des priorités du plan de mandat » indique Pascal Ronzière, le président de la Communauté d’agglomération qui prévoit de mettre sur la table 135 millions d’euros sur cinq ans, soit « 60 % de plus qu’au mandant précédent ». L’homme, qui était encore récemment directeur des affaires externes régionales chez Sanofi, entend apporter des réponses à quelques faiblesses de son territoire : concentration des activités dans le cœur urbain, érosion du nombre d’emplois disponibles, pénurie foncière et immobilière.

Transformer la pépinière en campus de la mécanique industrielle

La stratégie économique de l’agglo va donc déboucher sur des actions que la vice-présidente au développement économique, Myriam Cadi, est chargée de mettre en musique. Concrètement, dans un avenir proche, la CAVBS va commencer par étendre le périmètre de sa pépinière Créacité, située à Villefranche. Soutenue par l’Epora qui a acquis des tènements contigus, la collectivité entend proposer de nouveaux locaux pour des artisans et petites industries. Sachant qu’elle a récemment intégré une école de production (La Fabrique), elle souhaite jouer la synergie avec les futures implantations et faire évoluer la pépinière vers une structure de type campus.

Achever la requalification de la ZI d'Arnas, lancer celle de Jassans

À moyen terme, il s’agira de créer une nouvelle zone d’activité de 1 à 2 ha à Saint Julien ou à Lacenas, et d’agrandir celle de Blacé. Les deux élus promettent par ailleurs que Les Grands Moulins Seigle qui font l’objet depuis des années d’un projet de requalification, seront effectivement restructurés d’ici 2026 selon le schéma évoqué par l’équipe antérieure, à savoir une restauration respectant l’intérêt patrimonial des lieux et accueillant, comme c’est déjà le cas, des activités artisanales, artistiques et associatives.

Les autres objectifs de moyen terme sont d’ordre industriel. La CAVBS souhaite achever la restructuration de la ZI Nord, à Arnas, et engager celle de Jassans-Riottier (20 ha) tout en l’agrandissant de 7 ha. Il s’agit d’améliorer la gestion des flux, la qualité paysagère et d’accompagner le renouvellement immobilier.

1.200 emplois potentiels sur la ZAC de l'île Porte

Enfin, la communauté d’agglomération devrait s’attaquer pour de bon au dossier de la ZAC de l’île Porte, au nord, dans le prolongement de la ZI d’Arnas. Ce dossier, véritable serpent de mer, a été entamé dans les années 2000. Après de nombreuses péripéties, il a connu un coup d’accélérateur avec la création d’une ZAC en 2015, la constitution d’un dossier de réalisation en 2017 et la désignation d’un opérateur (Pegasus) en 2019. Le projet porte sur 46 ha. « C’est la dernière réserve foncière disponible » plaide Myriam Cadi. Une moitié de la surface sera dédiée à des espaces et des équipements publics. L’autre moitié sera commercialisée pour installer une centaine de logements mais surtout des entreprises, avec un potentiel de 1.200 emplois et la volonté affichée par Pascal Ronzière de prioriser les activités de production et quelques services. « Nous avons beaucoup de demandes d’entreprises de la région qui sont en croissance et nous allons prospecter pour trouver des entreprises exogènes » explique le président qui espère voir le premier bâtiment sortir de terre en 2024.

À plus long terme, et à nouveau avec l’aide de l’Epora qui acquiert des parcelles, les élus de la CAVBS ont repris un projet de la Ville consistant à rénover le quartier qui s’étend autour de la gare de Villefranche, sur 5 ha. « Nous imaginons un pôle tertiaire de services et de formation, complémentaire du centre-ville » indique Myriam Cadi. Mais là, l’échéancier affiche une temporalité s’étendant jusqu’à 2035…