L'eau est un bien commun pour la Métropole de Lyon qui va passer en régie publique.
Stéphanie Polette
Parmi les arguments pour passer d’une DSP à une régie intégrée, la Métropole de Lyon met en avant la protection de la ressource eau qui se raréfie. Les contours de sa régie publique se dessinent pour la rendre opérationnelle au 1er janvier 2023.
La régie publique du service de l’eau se veut « un outil au service de la préservation de la ressource et de la diversification permettant de garantir que les choix seront faits en fonction de l’intérêt général, dans une vision à long terme », dit Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon.
La collectivité a décidé de ne plus passer par une délégation de service public, jusqu’ici accordée à Veolia, pour la gestion de l’eau sur le territoire, mais de créer une régie intégrée. « L’organisation de ce nouveau service, qui demande huit processus différents dont un très important concernant les ressources humaines, est en cours. Les négociations avec les syndicats se mènent actuellement afin d’intégrer à la fois les personnels de Veolia, près de 280 personnes sont concernées, les agents du Grand Lyon en charge de l’eau au sein de la collectivité et les salariés d’Eau du Grand Lyon. Au total, la régie publique de l’eau, sous statut privé, comptera quelque 350 personnes », explique Anne Grosperrin, vice-présidente déléguée à l’eau et à l’assainissement de la Métropole de Lyon.
Récupérer la marge de 6,5 % de Veolia
Les questions budgétaires et techniques concernant ce nouvel organe ont été abordées par les élus de la Métropole de Lyon : « Au final, l’eau ne coûtera pas plus chère qu’en étant gérée en DSP », affirme Bruno Bernard. « Nous récupérons notamment les marges financières de Veolia, officiellement de 6,5 % mais bien plus importantes officieusement, pour engendrer une opération neutre quant aux coûts de transition », ajoute Anne Grosperrin. Sans donner le budget de fonctionnement de cette régie, « en cours », selon la vice-présidente, elle affirme cependant que la modernisation du réseau est « dans notre capacité financière, en passant d’un taux de renouvellement des équipements de 0,75 à 1 % ».
Côté capacités techniques à maintenir un réseau d’eau entretenu et innovant, Anne Grosperrin affirme « bénéficier des compétences techniques des agents Veolia et pourquoi pas continuer à collaborer avec Veolia ; de plus, nous adhérons à France Eau Publique qui nous permettra de mutualiser la R&D ou encore certains achats. »