i Vision Circular : le concept-car écolo de BMW.
À quoi ressembleront les véhicules à quatre roues dans le futur ? Comment devront-ils être conçus ? Le constructeur BMW, qui a présenté un concept car récemment à Lyon, y réfléchit intensément. Il s'agit de résoudre une difficile impliquant à la fois la technique et la demande sociétale.
Le dernier concept car de BMW, dont l’exemplaire unique a été présenté récemment à Lyon, intègre une bonne partie des tendances du moment : électrique, 100 % recyclable et recyclé, aucune peinture (la couleur provient d’un aluminium anodisé), zéro chrome, pas de cuir, un volant en poussière de bois réalisé en impression 3D, des éléments clipsés pour être plus facilement récupérés, pas de matériaux composites (très difficiles à recycler), des tissus jacquard à motifs évolutifs pour les sièges qu’on peut désassembler… bref, l’engin mérite bien son nom : i Vision Circular. Il s’intègre dans une politique d’innovation accélérée chez le constructeur allemand qui a créé son propre incubateur (le BMW Startup Garage) et fait intervenir des acteurs socio-économiques comme Ashoka (entrepreneuriat social).
Des doutes sur le tout électrique
Entré en révolution sous la pression des législations environnementales comme tous les constructeurs automobiles, BMW étudie de très près le comportement des citoyens en matière de mobilités. Dans le cadre de son « Re : Imagine Tour », le groupe vient de dévoiler à Lyon la dernière étude qu’elle a commandée à l’institut Odoxa. Une étude qui peut décoiffer. Ainsi, on apprend que les sondés sont majoritairement opposés au « tout électrique » (51 % à Lyon, 57 % en Auvergne-Rhône-Alpes, 51 % en France) et à la fin des voitures thermiques neuves d’ici 2035 telle que préconisée par la Commission européenne.
La ZFE, une bombe sociale à retardement
Ils se montrent également partagés sur l’intérêt de la piétonnisation des centres-villes, même s’ils pensent qu’elle réduirait la pollution : les trois quarts d’entre eux estiment ainsi que cette mesure pénaliserait les habitants des périphéries qui doivent se rendre à Lyon en voiture… Une exclusion qui pourrait constituer un sujet explosif avec la mise en place progressive des fameuses Zones à Faibles Emissions. Selon l’enquête Odoxa, si 58 % des Lyonnais connaissent ces ZFE, ils ne sont que 23 % à savoir si leur véhicule est concerné * !
D’où la sonnette d’alarme tirée par Étienne Diot, délégué général de l’association Eco-entretien, lors d’une table ronde du « Re : Imagine Tour ». « D’ici à 2026 à Lyon, les véhicules Crit’Air 4, puis 3, puis 2, incluant donc tous les véhicules diesel, seront interdits en centre-ville. Cela représente 70 % du parc de véhicules de l’agglomération ! C’est absolument impossible à réaliser. La ZFE est une bombe sociale à retardement parce qu’elle est très inégalitaire : elle va exclure du centre-ville les ménages les plus modestes. Qui, dans les communes les plus populaires, pourra acquérir un véhicule électrique ? » Période de transition plus longue, développement des aides à l’entretien des véhicules (qui participe à la diminution de la pollution), évolution de la ZFE en fonction du niveau de pollution ? À Lyon, l’enquête publique en cours, qui s’achèvera début mars 2022, amènera peut-être des idées nouvelles. BMW travaille, de son côté, à des solutions technologiques, comme avec sa fonction eDrive zone qui active automatiquement le mode électrique d’une voiture hybride rechargeable quand elle entre dans une ZFE.
* Pour des informations sur la ZFE de Lyon : https://jeparticipe.grandlyon.com
Cet article a été publié dans le numéro 2485 de Bref Eco.