La résidence Côté Cour abrite la première pension de famille d’Ophis. D’autres sont en projet, dont une à Thiers.
La première pension de famille du bailleur social Ophis, au centre de Clermont-Ferrand, vient d’accueillir ses résidents. « C’est une étape supplémentaire du parcours résidentiel », note Anne-Marie Maltrait, conseillère départementale, présidente d’Ophis depuis octobre 2021.
Cette résidence est composée de 21 logements destinés à des personnes qui vivent dans la rue et peinent à (re) trouver un toit. « C’est une solution d’extrême urgence mais ces logements sont attribués sans limitation de durée. » Un « hôte », salarié d’Ophis, vit la journée avec les résidents qu’accompagne une équipe de travailleurs sociaux installée au rez-de-chaussée de l’immeuble. Celui-ci comprend en outre une résidence sociale de 26 logements - dont les locataires sont aussi accompagnés - et vingt logements familiaux.
La pension de famille répond à un besoin spécifique, à l’image des petits ensembles de Lodges (logements des générations seniors) destinés à des seniors non dépendants, construits par Ophis en partenariat avec des communes et qui commencent à mailler le département : deux ont été créés en deux ans, deux autres le seront cette année et trois sont en projet. « Nous devons aussi apporter des réponses aux besoins spécifiques des jeunes en souffrance, des personnes handicapées, des familles monoparentales… Tout en restant dans une mixité sociale », expose Anne-Marie Maltrait, qui entend « resserrer les liens entre le Département et Ophis pour une politique du logement social qui accompagne, protège et innove ».
Capacités d’autofinancement en baisse
La protection des locataires contre l’envolée de leur facture énergétique est l’un des objectifs du programme de réhabilitation auquel Ophis va consacrer 75 millions d’euros sur trois ans. À cela s’ajoute, en 2022, une vingtaine de chantiers de construction. Et ce dans un contexte financier compliqué : la Réduction de loyer de solidarité (RLS) qui, depuis 2018, fait peser sur les bailleurs sociaux la compensation de la baisse des APL, se traduit pour Ophis (17.000 logements) dans 192 communes par un manque de recettes de 7 millions d’euros. Et donc une baisse de ses capacités d’autofinancement. « Cela nous oblige à être innovant, à modifier notre modèle économique », lance Éric Dourlen, directeur par intérim. Par ailleurs, les activités d’assistance à maîtrise d’ouvrage développées par Ophis auprès des collectivités et associations constituent une autre source de revenus qui se développe.
Cet article a été publié dans le numéro 2485 de Bref Eco.