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École d’ingénieurs s’adressant à l’industrie et au BTP, le Cesi a quitté il y a quelques mois Ecully pour s’installer sur une autre commune de la Métropole lyonnaise, dans des locaux flambant neufs à Villeurbanne, à proximité du campus de La Doua. L’école a le vent en poupe.
Au Cesi comme ailleurs, il y a un avant et un après-covid. « Dès le premier confinement, nous n’avons pas eu de mal à passer aux formations à distance, en tout numérique », nous explique Frédéric Gauthier, directeur du Cesi Lyon, dans son nouveau bureau de Villeurbanne. Mais il n’en a pas moins observé, depuis, un changement de comportement parmi ses étudiants. Ces attitudes dépassent le blues de la solitude que beaucoup d’entre eux ont vécu pendant ces deux années. « Beaucoup sont déprimés. Et tous cherchent du sens à ce qu’ils font, beaucoup plus qu’avant. Les postures ont changé, les aspirations aussi ».
« Les jeunes n’ont plus peur de l’industrie »
Mais cette évolution forcée n’a pas pour autant diminué l’enthousiasme des étudiants pour les cursus d’ingénieur destinés à servir l’industrie. Bien au contraire et c’est plutôt une très bonne nouvelle. Frédéric Gauthier rappelle que les effectifs étudiants en formation initiale (l’écrasante majorité des apprenants) du Cesi Lyon sont passés de 650 élèves en 2017 à 1 150 en 2021. « Les jeunes n’ont plus peur de l’industrie. Les branches professionnelles ont réussi à convaincre une partie de la jeunesse que l’industrie est désormais moderne, automatisée, propre et qu’elle apporte beaucoup à la société », dit-il.
L’image de l’industrie serait donc en train de changer ? Mieux que ça. « Une nouvelle génération de futurs ingénieurs pense que l’industrie peut apporter des solutions concrètes et efficaces aux problèmes environnementaux. Ils veulent participer à la baisse de l’impact environnemental des activités industrielles, trouver des solutions pour la recyclabilité des produits, participer aux changements de mode de consommation… Ils ne veulent plus devenir ingénieurs seulement pour rendre les process plus efficaces », poursuit Frédéric Gauthier.
Au service de l’économie régionale
Enfin, la montée en puissance de l’apprentissage a incontestablement des effets positifs sur les formations industrielles. Au Cesi, les jeunes suivent en grande partie leurs études à travers cette formule qui a un effet d’ascenseur social indéniable, tout en permettant une meilleure intégration dans l’entreprise : les jeunes y apprennent les codes du monde du travail tout en étant rémunérés.
Côté recrutement, « les étudiants du Cesi Lyon (il existe aussi un Cesi à Grenoble, ndlr) proviennent à 70 % du Rhône et des départements limitrophes. Et, au terme de leur formation, ils restent en grande majorité dans la région. Nous sommes vraiment au service de l’économie locale », conclut Frédéric Gauthier.