De Viris, spécialisée en ingénierie, études et assistance technique aux industriels, établit son plan d'attaque pour doubler son activité en trois ans. Elle vient de commencer son offensive en rachetant AC Engineering et prévoit d'autres acquisitions.
Les ambitions de De Viris sont claires : doubler son chiffre d'affaires d'ici 2015 en atteignant les 40 millions d'euros. Pour ce faire, l'entreprise prévoit de se développer notamment par croissance externe. Elle vient de finaliser sa première acquisition avec AC Engineering, société basée à Istres (13) et spécialisée dans l'ingénierie industrielle, plus particulièrement la pétrochimie, un des secteurs de prédilection de De Viris.
Très présent dans le quart sud-est de la France, le groupe espère également élargir sa zone d'intervention. Il est notamment très intéressé par la Normandie, région qui fournit actuellement près de 20 % de la production nucléaire nationale. De Viris étudie très attentivement les possibilités de croissance externe sur ce territoire et espère y aboutir dans le courant de l'année 2013. Actuellement, le groupe est sollicité pour de très gros chantiers et regrette parfois de ne pouvoir remplir certaines missions, par manque d’effectifs. Ainsi, il envisage de s'associer avec des partenaires plus importants pour remporter de plus gros contrats.
Ces partenariats pourraient se traduire sous forme de contrats-cadres ou par la création de groupements. Une première alliance devrait voir le jour d'ici la fin de l'année. Ces rapprochements lui permettront également de profiter de nouvelles compétences humaines rares dans son secteur : "Nous rencontrons de réelles difficultés de recrutement", avoue le Pdg, Christophe Arzano. Depuis le début de l'année, De Viris a déjà embauché 34 nouvelles personnes et voudrait en recruter encore plus d'une cinquantaine d'ici la fin 2012. Pour accompagner son développement, le groupe a fortement renforcé ses équipes commerciales pour mieux vendre l’ensemble de ses compétences.
De Viris accompagne ses clients industriels dans cinq principaux domaines : l'installation générale, la chaudronnerie, les structures métalliques, la mécanique et le génie civil. Le groupe s'est historiquement positionné auprès des grands acteurs de la pétrochimie et de la chimie : Total, Sanofi, Arkema... Le secteur représente la moitié de son activité et Christophe Arzano assure "qu'il y a encore de bonnes marges de croissance". De Viris travaille également auprès des leaders de la sidérurgie comme ArcelorMittal et du gaz (GDF, Air liquide...).
Dernièrement, le groupe a également su adapter ses compétences à un secteur en pleine expansion : le nucléaire. Il participe à la plupart des grands projets du secteur dans la vallée du Rhône (Marcoule, Pierrelatte, Bagnols-sur-Cèze...) avec Areva, son plus gros client. Il vient d'ailleurs de décrocher un important contrat autour du développement du réacteur expérimental Jules Horowitz développé par le géant français du nucléaire.
La société réalise aujourd'hui 20 % de son chiffre d'affaires grâce au nucléaire qui va, selon lui, continuer de progresser : "Après Fukushima et les recommandations de l'Autorité de sûreté nucléaire, les industriels vont devoir effectuer de gros investissements qui vont indéniablement nous profiter", explique le Pdg. Ce dernier compte également s'attaquer à un nouveau domaine qu'il connaît bien : l'aéronautique. "Nous disposons des outils et des connaissances nécessaires, notamment en mécanique et calcul de structure, pour s'imposer dans le secteur", assure-t-il. Ainsi, De Viris pourrait faire ses premiers pas dans l'aérien dès l'année prochaine.
Richard Michel
De Viris
Sud Infos n° 784 du 07/05/2012