La sécurité privée va étendre son champ d'action, mais devra avant tout se professionnaliser. Le groupe Avica anticipe ainsi une forte hausse des besoins du secteur en formation et place cette activité comme nouvel axe de développement stratégique.
"Les métiers de la sécurité doivent se professionnaliser", prévient Yvon Parades, le président d'Avica. Le spécialiste de la surveillance humaine, basé à Avignon, veut participer à son évolution en proposant des formations de haut niveau aux acteurs du secteur.
Avica a créé son premier centre de formation en 2007, spécialisé dans la sûreté des sites industriels. En avril dernier, elle élargit son offre en rachetant Formco-Amco, un spécialiste de la formation dans les métiers de l’aéronautique. "L'ouverture de la sûreté aéroportuaire aux entreprises privées est le premier pas vers une privatisation plus large des activités jusqu'alors réservée aux forces de l'ordre", explique le président d'Avica. Par exemple, l'Etat étudie la possibilité de confier au secteur privé la sécurisation des ambassades ou le maintien en condition opérationnelle de certains équipements militaires : "Toutes les activités de prévention qui ne nécessitent pas d'intervention pourront à terme être confiées à des opérateurs privés", confie Yvon Parades.
Mais avant de faire confiance aux entreprises, l'Etat veut mieux encadrer la profession, avec notamment l'obligation d'obtenir des agréments via des formations certifiées. Le 1er janvier 2012, le gouvernement crée le Conseil national des activités privées de sécurité (Cnaps). Cet établissement va progressivement prendre le relais des préfets qui, jusqu'à présent, délivraient les autorisations administratives et les agréments aux dirigeants des entreprises concernées. "Et nous sommes compétents pour former les professionnels selon les nouvelles normes", affirme Yvon Parades.
La filiale formation du groupe dispose déjà d'implantations à Orly, Roissy, Lyon, Marseille et Avignon et ne compte pas s'arrêter là. Elle ambitionne de créer des business units dans tout l’Hexagone avec comme premières cibles prioritaires les régions Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Cette expansion nationale nécessite d'importants moyens financiers. Ainsi, si pour l'instant Yvon Parades détient le groupe à 100 %, il envisage d'ouvrir à terme son capital à de nouveaux investisseurs.
Avica ne laisse cependant pas de côté son activité de surveillance humaine. Le groupe décide néanmoins de se recentrer sur le sud de la France. Début 2011, elle vend Avica sécurité Ile-de-France au groupe GRP et rachète Protection d'assistance varoise, une société de gardiennage tropézienne renommée Avica Côte d'Azur. D'ici quelques semaines, c'est une entreprise marseillaise qu'elle va racheter créant une autre entité, Avica Méditerranée. Elle disposera ainsi de trois implantations en Paca avec Avica Provence, située sur son siège avignonnais, et ne compte pas s'arrêter là car elle lorgne déjà du côté de Montpellier pour couvrir également le Languedoc-Roussillon. Actuellement, son activité de gardiennage représente plus de 90 % de son chiffre d'affaires, mais dès l'année prochaine, la formation devrait peser pour près d'un quart de l'activité.
Richard Michel
Chiffre d'affaires 2011 : 8,2 millions d'euros dont 7,5 millions d'euros pour le gardiennage.
Chiffre d'affaires prévisionnel 2012 : 11,5 millions d'euros, dont 2,7 millions d'euros pour la formation. Le groupe Avica dispose également d'une activité "service", hôtesse d'accueil et standardiste.
Yvon Parades, le président du groupe, est également directeur de la sécurité du Racing Club de Toulon, vice-président du Medef du Vaucluse et sera candidat à la présidence de la CCI du département aux prochaines élections.
Sud Infos n° 776 du 27/02/2012