Les exportations rhônalpines (1) se redressent : sur le deuxième trimestre 2010, elles se sont accrues de 19,2 % par rapport à la même période 2009… elles touchaient alors le fond. La “grande exportation” est la plus dynamique : + 67 % vers le Brésil, + 57 % vers l’Argentine, + 51 % vers le Japon, + 36 % vers la Chine et Hong Kong. Certes, les entreprises de la région vendent encore, à l’étranger, 12 % de moins qu’en 2008, avant la crise. Mais elles commencent à relever la tête. Autre signe d’un regain d’intérêt pour l’international : le nombre de visas internationaux délivrés par les CCI a progressé, en juillet-août-septembre, de 10 % par rapport au même trimestre de l’année précédente. Il était même supérieur à celui de 2008, selon le service des études économiques de la CRCI.
C’est dans ce contexte de convalescence que s’ouvrira, les 23 et 24 novembre, la 20ème édition du salon Classe Export, manifestation phare pour tous ceux qui veulent s’aventurer au-delà des frontières. Sur les 2,4 millions de PME françaises, on n’en compte encore que 84 000 à le faire : “Les PME jouent un rôle limité dans l’internationalisation de l’économie française”, regrettent Céline Bouveret-Riva et Catherine Mercier-Suissa(2). Nombreux sont les dirigeants qui, par “manque de temps”, rechignent face aux difficultés de l’export : maîtriser l’anglais, connaître les réglementations locales, les différences culturelles, payer une étude de marché, traduire des documents, adapter ses produits, envisager des frais de déplacement… Bien sûr, comme toutes les aventures, le commerce à l’étranger se prépare. Et, dans ce domaine, les entreprises n’ont que l’embarras du choix, avec une multitude d’organismes d’appui nationaux (Ubifrance, Coface, Oséo, conseillers du commerce extérieur…), d’acteurs publics régionaux (Erai, CCI), mais aussi de sociétés privées (OSCI, banques).
L’export est devenu cause nationale, au même titre que l’innovation. L’un et l’autre sont d’ailleurs intimement liés : la réussite des PME à l’étranger est fortement conditionnée par leur capacité à proposer des produits innovants. En matière d’innovation comme en matière d’exportation, l’heure est donc à “la chasse en meute”. Exemples types : les clusters et pôles de compétitivité qui regroupent, chacun à leur manière, PME et grands groupes, centres de formation, universités et laboratoires sur un territoire donné, et sont de bons exemples de l’efficacité des réseaux d’entreprises. D’une part, en stimulant des programmes de recherche-développement collaboratifs qui accélèrent l’innovation ; d’autre part, en structurant des démarches commerciales collectives, à l’export en particulier, dans lesquelles beaucoup de PME ne pourraient pas s’engager seules. A l’international aussi, l’union fait la force.
(1) Conjonctura, octobre 2010, édité par la Chambre régionale de commerce et d’industrie, d’après la Direction générale des Douanes.
(2) Céline Bouveret-Riva (maître de conférences à l’IUT de Saint Etienne) et Catherine Mercier-Suissa (directrice du Centre franco-italien de management international à l’IAE de Lyon) : “PME : Conquérir des parts de marché à l’international” ; Ed. Dunod, janvier 2010.
Didier Durand
Bref Rhône-Alpes n° 2013 du 10/11/2010