Les stations de l’Isère ont enregistré 4,88 millions de journées skieurs sur la saison 2018‑2019.
Laurent Salino
« La concurrence va être féroce ! » Avec ces cinq petits mots, Chantal Carlioz, la vice-présidente du Conseil départemental de l’Isère en charge du Tourisme de la montagne et des stations, donne un aperçu de l’ambiance qui règne chez les opérateurs touristiques du sillon alpin.
Au nord, les 67 domaines skiables des deux Savoie. Au sud, les Hautes-Alpes avec sa nouvelle campagne inédite à destination des bassins grenoblois et lyonnais pour la saison d’hiver. Au milieu, l’Isère avec ses deux emblématiques domaines des 2 Alpes et de l’Alpe d’Huez. L’absence redoutée de la clientèle étrangère donne aux marchés de proximité comme celui du bassin de vie grenoblois, un air de dernière chance. Il y a quelques mois, l’Isère avait engagé 600.000 euros pour la campagne nationale coordonnée par France Montagne. Cet hiver, ce sont 300.000 euros qui sont investis par le Département en opération médias et « même si on sait qu’elles seront peu ou pas présentes », un effort particulier sera fait en direction des clientèles étrangères. « Nous devons travailler dans la durée. »
Une stratégie de long terme
L’ouverture des remontées mécaniques reportée au mois de janvier, Chantal Carlioz a relayé « la stupéfaction et le désarroi » des professionnels mais ne lâche pas les grands chantiers à travers la structure Isère Attractivité. À commencer par la station du futur et la mobilisation autour de thématiques ciblées. Ainsi, la gouvernance est échue à l’Alpe d’Huez qui avance sur des outils de mise en réseau des professionnels lors de grands événements comme le Tomorrowland.
Chamrousse a pris le train des nouvelles mobilités pour accéder aux stations. En Chartreuse, on s’approprie la question de la gestion vertueuse des domaines et de l’optimisation naturelle de l’enneigement, lorsqu’aux 2 Alpes les activités sportives et leur scénarisation sont au centre des attentions. Villard-de-Lans et le Vercors planchent sur la rénovation de l’immobilier de loisirs et renouent avec leur passé lié aux séjours de santé. C’est d’ailleurs sur ce thème du tourisme de bien-être et du climatisme que le Département a lancé un travail d’étude en partenariat avec la Fondation de l’Université Grenoble Alpes.
Cet article a été publié dans le numéro 2435 de Bref Eco.