De gauche à droite : Thierry Goubault (Pdg de Charles & Alice) et Marc Fauriel (dirigeant de Fauriel Fruits).
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Le fabricant de desserts aux fruits poursuit une politique de circuits courts et de soutien aux arboriculteurs français… qui sont aussi ses fournisseurs. En pleine récolte de pommes, ses partenaires drômois du Gaec Fauriel sont satisfaits d’une saison sans difficulté climatique majeure pour leurs vergers de la vallée du Rhône.
Les arboriculteurs drômois sont contents. La saison a été bonne. C’est en tout cas le sentiment qui prévaut chez Fauriel. Ce Gaec familial de Loriol, en vallée du Rhône, totalise 110 hectares plantés d’arbres fruitiers : des pommiers (40 ha), des pêchers (40 ha), des poiriers, des abricotiers et des cerisiers. Afin de mieux assurer les récoltes, une quarantaine d’hectares sont protégés par des filets anti-grêle et anti-insectes. La société d’exploitation, Fauriel Fruits, vend 70 % de sa production en grande distribution, chaînes spécialisées ou grossistes. Les 30 % restant partent pour l’industrie agroalimentaire, en grande partie chez son voisin Charles & Alice, dont les usines de fabrication de desserts fruités sont installées à Allex (Drôme) et Monteux (Vaucluse). Un industriel avec lequel les relations semblent être au beau fixe.
Soutien à la poire Williams
« Avec certains producteurs de fruits, nous pouvons nous engager sur des contrats de un, trois ou cinq ans, voire davantage encore sur des vergers dédiés », explique Thierry Goubault, pdg de Charles & Alice, qui insiste sur le fait que 70 % des fruits utilisés par Charles & Alice proviennent de France, les fruits exotiques représentant les 30 % restants. « Les 40 000 tonnes de pommes que nous transformons chaque année sont récoltées dans un rayon de 190 kilomètres. Et 60 % de cette quantité sont rattachés à des relations contractuelles à travers lesquelles nous nous engageons sur des prix et des quantités ».
Une sécurisation des approvisionnements qui devient plus fragile pour les poires Williams par exemple, autre matière première de base pour l’industriel. Comme d'autres, Charles & Alice entend participer à la relance de la production française de ce fruit quelque peu délaissé. « Nous manquons de poires Williams. C’est pour cette raison que nous avons passé des contrats à long terme (15 ans) avec quatre jeunes producteurs des Hautes-Alpes qui ont replanté 10 hectares de poires et visent 20 hectares à terme. Même chose avec la rhubarbe : un partenariat a été passé avec un autre transformateur et huit producteurs des Hauts-de-France », ajoute Thierry Goubault.
Inquiétude sur l’énergie
Charles & Alice (1) affiche un chiffre d’affaires de 178 millions d’euros pour 2021, réalisé avec 465 collaborateurs. La moitié de ces ventes est réalisée à travers la marque Charles & Alice (produits sans sucre rajouté), les 50 % restant étant réalisés sous marques distributeurs. À noter que la société dispose d’une filiale aux États-Unis employant une cinquantaine de personnes.
Mais l’heure est à l’inquiétude dans la perspective des hausses du prix de l’électricité annoncées pour les mois à venir. « Selon le niveau de la hausse de la facture électrique, on pourrait aller jusqu'à une augmentation de plus de 5 % du prix de nos desserts ».
En attendant, l’entreprise, qui investit entre 5 et 7 millions d’euros par an en moyenne, accélère son plan photovoltaïque : le solaire doit représenter 15 % de sa consommation électrique totale dès l’an prochain et monter à 40 % en 2025. La direction réfléchit aussi à l'éolien.
(1) Charles & Alice est détenue par Crédit Mutuel Equity (40 %), Unigrain (10 %), Thierry Goubault (38 %) et des collaborateurs (12 %).