Charcutier de métier, Pierre Martinet a ouvert sa boucherie-charcuterie à Jujurieux, dans l’Ain, en 1968.
Le traiteur intraitable est en pleine forme et veut le faire savoir. C’est un Pierre Martinet (71 ans) affable qui a accueilli la presse sur son site de Saint-Quentin-Fallavier le 21 mars dernier pour présenter les dernières actualités de son groupe.
Première nouveauté d'importance : l’entrée au capital de la société de deux investisseurs. Sofiprotéol et Agro Invest ont en effet annoncé prendre une participation minoritaire au sein du Groupe Pierre Martinet, la famille Martinet restant actionnaire majoritaire à hauteur de 84 % du capital. L’opération permet au fabricant de salades traiteur de « retrouver une valorisation après avoir eu des difficultés avec les banques en 2010 ». En cause : une dette importante due à une baisse de chiffre d’affaires concomitante à un investissement important dans un nouvel outil industriel dédié aux boissons, une activité abandonnée fin 2018.
Les clients veulent des recettes saines
« La dette aujourd’hui réglée », le groupe a pu repartir sur de bonnes bases. Il a arrêté la production de 8 .000 tonnes de salades premier prix et son positionnement sur le marché dynamique « du bio et du végétal » a convaincu les investisseurs. Le charcutier de métier, connu notamment pour ses salades de museau, le reconnaît lui-même : « Les clients veulent des recettes saines avec des graines et des protéines végétales. »
Après le boulgour et le quinoa, c’est donc une recette à base de sarrasin que Pierre Martinet va lancer. Des recettes notamment imaginées par le chef étoilé Guy Savoy, enfant du pays et conseil culinaire de Pierre Martinet depuis 1994, année des premières publicités TV de la marque.
Un investissement de 14 millions d’euros
Et pour suivre le rythme (Pierre Martinet prévoit une croissance de 8 % en 2019 après une progression de 3,7 % en 2018 tirée notamment par les épisodes caniculaires), l’industriel prépare l’extension de son site de Saint-Quentin-Fallavier : 4 .500 m2 sont en cours de construction dont 1.800 m2 dédiés à la production et 2.000 m2 au stockage, avec un magasin de 18 mètres de hauteur permettant de stocker 1.450 palettes de produits frais.
Le groupe investit 14 millions d’euros dans ce projet (la moitié dans le bâti, l’autre en matériel) qui va lui permettre d’accroître de 10.000 tonnes sa capacité de production de salades traiteurs. Les autres sites du groupe (quatre en France, en Vendée et dans le Loiret) bénéficieront également de 5 millions d’euros d’investissement dans les deux ans. Ces projets vont nécessiter l’embauche d’environ 25 personnes, sans compter les 131 postes actuellement ouverts dans le groupe (dont onze en CDI).
L'épineuse question de l'international
Autre chantier et non des moindres : l’international. Car malgré une volonté affichée depuis de nombreuses années, l’activité à l’export ne décolle pas, stagnant autour des 5 %. L’usine espagnole a été fermée, mais Pierre Martinet espère bien reconquérir le marché ibérique, tout comme la Belgique et la Suisse. Et la croissance externe pourrait être un moyen d’y parvenir. Sa fille, Selin, 19 ans, étudiante à l’Idrac, est en stage pour trois mois en Espagne pour étudier le marché. La relève semble assurée…
GROUPE PIERRE MARTINET
CA 2018 : 165 M€ dont 91 % en GMS
Effectif permanent : 700 personnes dont 325 à Saint-Quentin-Fallavier
Production : 73.000 tonnes de salades/an ; 2.500 t de pâtisserie salée et 400 t de charcuterie ; 92 recettes et 320 références.
Cet article a été publié dans le numéro 2365 de Bref Eco.