En cette période de fêtes de fin d'année, Bref Eco vous propose de partir à la découverte des liqueurs et autres spiritueux issus de notre région qui feront fureur sous le sapin et sur les tables. Début de cette série des fêtes avec la liqueur de verveine du Velay dont la recette remonte à 160 ans...

Verte ou jaune, la liqueur de verveine est un des produits emblématiques du Velay. Mais il est probable qu’à l’instar de la liqueur de cassis (et d’autres encore) elle ait été fabriquée aux siècles passés selon des recettes familiales dans la plupart des fermes d’Auvergne (voire au-delà) où la verveine citronnelle avait une place de choix au jardin.

Aujourd’hui, sa fabrication artisanale ou en plus grande quantité semble circonscrite au Velay. Consommée en digestif ou en cocktails, utilisée en cuisine par de grands chefs (dont Régis et Jacques Marcon, François Gagnaire), introduite dans des recettes d’entremets et de pâtisseries (dont celles proposées par l’Ecole supérieure de la pâtisserie d’Yssingeaux, Haute-Loire), la liqueur de verveine a franchi les frontières du Velay et de l’Hexagone.

Une recette à base de 32 plantes

Le plus gros producteur est la société Vedrenne à qui appartient la marque commerciale « Verveine du Velay ». Elaborée il y a plus de 160 ans par Joseph Rumillet-Charretier, herboriste passionné, apothicaire de génie, elle comprend plus de 32 plantes, aromates et épices. Mais la saveur de la verveine citronnelle reste dominante.

Lorsqu’en 1886 l’un de ses cousins, Victor Pagès, prend la direction de la distillerie, il lui donne son nom. Celui-ci perdure. Comme la recette de Joseph Rumillet-Charretier et la tradition que se transmettent les maîtres distillateurs. Y compris dans la nouvelle distillerie installée dans la zone industrielle de Blavozy–Saint-Germain-Laprade (Haute-Loire).

Une fabrication locale

Toutes les étapes de fabrication se font en Velay, de la culture de la verveine citronnelle au vieillissement de la liqueur en fûts de chêne en passant par le dosage des ingrédients, leur distillation avec eau-de-vie et alcool en alambics de cuivre rouge pour obtenir des alcoolats, le mélange de ceux-ci aux infusions de plantes et de feuille de verveine, au miel d’Auvergne, au sucre, au cognac. Cette alchimie donne naissance aux trois Verveine du Velay : la Jaune, tout en finesse et douceur ; la Verte qui allie puissance et fraîcheur ; l'Extra qui se caractérise par sa maturité et sa rondeur.

Au sortir des fûts, celles-ci sont acheminées jusqu’au site de Pagès-Védrenne (Nuits-Saint-Georges, Côte-d’Or) pour être conditionné dans leurs bouteilles traditionnelles.