Iveco, entreprise franco-italienne, a prévu d'investir 115 millions d’euros à Annonay et en Saône-et-Loire pour accroître sa production de bus électriques et à hydrogène.
A.Razia
Pour la deuxième année consécutive, Auvergne Rhône-Alpes se classe première région européenne en matière d'accueil de projets d’investissements industriels étrangers, avec 88 projets, selon le dernier Baromètre EY de l’attractivité de la France.
Les investissements étrangers en Aura
Pour la 5e année consécutive, la France conserve sa première place européenne en matière d'accueil de projets d’investissements directs étrangers (IDE), devant le Royaume-Uni et l’Allemagne. Avec 1.194 projets annoncés (implantations et extensions), elle est en retrait de 5 %, alors que le nombre d'emplois annoncés à trois ans est, lui, en augmentation de 4 %, à 39.773 emplois, grâce aux projets purement industriels. En effet, la réindustrialisation semble en marche, avec 530 usines implantées ou étendues en 2023 dans l’Hexagone qui conserve la première place européenne, devant la Turquie (286 projets), le Royaume-Uni (150), la Pologne (95) et l’Allemagne (86).
À trois ans, 76 % des investisseurs interrogés estiment que l’attractivité de la France va s’améliorer.
Fabrice Reynaud, associé d'EY Consulting
« La qualité des infrastructures, les compétences, le soutien public et l’énergie sont considérés comme les atouts de l’attractivité industrielle de la France par les investisseurs étrangers interrogés », explique Fabrice Reynaud, associé d'EY Consulting au sein du département International Location Advisory Services*. Il souligne aussi la bonne image de la France : « Selon les 500 investisseurs interrogés cette année, la France est perçue comme le pays le plus attractif en 2024 avec 34 % d’opinions favorables contre 29 % pour l’Allemagne et 25 % pour le Royaume-Uni. Elle avait occupé ponctuellement cette place il y a deux ans, mais c’est l’Allemagne qui trustait cette première place depuis 2017 », ajoute Fabrice Reynaud. Selon lui, l'Allemagne souffre actuellement « d'un taux de chômage très faible, de coûts salariaux élevés et d'un modèle énergétique trop dépendant ». À trois ans, 76 % des investisseurs interrogés estiment que l’attractivité de la France va s’améliorer.
Auvergne-Rhône-Alpes, première attractivité industrielle d'Europe
Plus précisément en matière d'industrie, Auvergne-Rhône-Alpes se place, pour la deuxième année consécutive, sur la première du podium européen, avec 88 projets d'investissement, en hausse de 10 % par rapport à l’année dernière. La région Aura fait la course en tête devant le Grand Est (77 projets), les Hauts de France (69 projets), et Marmara Est en Turquie (60 projets). Parmi les projets industriels, on peut citer celui d’Iveco, entreprise franco-italienne, qui va investir 115 millions d’euros à Annonay et en Saône-et-Loire pour accroître sa production de bus électriques et à hydrogène.
... et quatrième d'Europe tout confondu
Tous projets confondus (167 projets), Auvergne-Rhône-Alpes est la 4e région la plus attractive d'Europe, derrière le Grand Londres, l’Île de France et Düsseldorf. La région, en croissance de 8 %, gagne ainsi deux places.
En revanche, la région Aura crée moins d’emplois (4.163) et se situe dans l'Hexagone en 4e position derrière l’Ile de France (8.339), les Hauts-de-France (6.140) et le Grand Est (5.576) qui profitent des projets de gigafactories.
Un bémol aussi sur les projets dits « greenfield », de moins en moins nombreux : « Il y a cinq ans, ils représentaient la moitié des projets alors qu'aujourd'hui, 2/3 des projets sont des extensions. La région renouvelle moins son stock d’IDE, en revanche les investisseurs implantés confirment leurs choix », conclut Fabrice Reynaud.
* EY ILAS (International Location Advisory Service) est le centre d’excellence européen sur les implantations. EY ILAS accompagne chaque année une cinquantaine d’entreprises dans leurs choix d’implantation.