Quitter la ville, la pollution et le bruit, vivre dans des paysages dont on est « amoureux », trouver un terreau favorable pour faire éclore un projet… Les motivations des 32 participants à la 22e session d'accueil d'actifs, organisée dans le Cantal, la semaine dernière, sont variées. Mais, qu’ils viennent de France ou de Bulgarie, tous veulent changer de vie. Plusieurs envisagent de reprendre un commerce, un hôtel-restaurant, des chambres d’hôtes, un gîte, une microbrasserie… D’autres veulent installer une activité créée ailleurs : un espace de co-working avec fablab, un drive de produits fermiers, un cabinet d’orthophoniste, un studio de graphiste, une entreprise de transport. Un tiers est venu avec un projet dans l’agriculture. Il en est aussi qui sont à la recherche d’idées…
A la découverte des atouts du Cantal
Invités par le réseau d’accueil d’actifs du Cantal (chambres consulaires, collectivités, conseil départemental, agence régionale de développement des territoires, Pôle emploi…), ils ont, au cours de ces trois journées, approfondi leur projet, découvert le département, ses atouts (notamment le prix de l'immobilier…), les dispositifs d'accompagnement, des opportunités de reprise ou de création, un centre de télétravail… et rencontré des couples récemment installés. « Nous ne sommes jamais seuls : nous trouvons un interlocuteur pour chacune de nos questions » témoigne l'un d'entre eux.
Le solde migratoire est redevenu positif
Cette mobilisation est à la hauteur des enjeux de ce département de 150.000 habitants. Depuis leur création en 2003, ces sessions ont accueilli 372 projets (497 personnes) et ont débouché sur l'installation de 96 familles (soit 25 % des projets accueillis). Ce qui, selon Aline Hugonnet, vice-présidente du conseil départemental, a certainement participé à un retournement de tendance : après cinq décennies de chute, le solde migratoire est redevenu positif, compensant en partie un solde naturel négatif. En effet, entre 1999 et 2010, la population a décliné de « seulement » 0,2 % par an, soit trois fois moins que durant la décennie précédente. Alors qu’un actif sur deux partira à la retraite dans les prochaines années, cette mobilisation semble encore plus nécessaire aux élus.