Le H7 à Lyon accueille sur 3.000 m2, 56 start-up et 410 postes de travail.
En avril prochain, le H7, lieu totem du numérique à Lyon, fêtera ses trois ans d'existence. L'occasion de revenir, avec son président Cédric Denoyel, sur le bilan de ces 36 derniers mois, mais surtout d'évoquer l'avenir et les objectifs du haut lieu de la tech lyonnaise qui entend faire entendre sa voix.
L'ancienne halle Girard a fait sa mue. Devenu H7, le lieu avait fait l'objet de toutes les attentions lors de son ouverture en avril 2019, au terme d'un investissement de près de 12 millions d'euros porté majoritairement par la Métropole de Lyon pour transformer cette ancienne usine en lieu totem de la French Tech, et placer Lyon sur l'échiquier français de l'écosystème start-up. Trois ans plus tard, le lieu et la structure qui le porte - la SAS H7* est composée du Groupe SOS, d'Arty Farty, d'Axeleo et de French Tech One - ont affiné et affirmé son modèle : « Notre maître-mot, c’est d’être utile aux boîtes installées ici », résume Cédric Denoyel, son président.
56 start-up accueillies
Sur ses 3.000 m2 (2/3 en open space et 1/3 en bureaux privés) et ses 410 postes de travail, H7 accueille à ce jour 56 start-up, un nombre en baisse par rapport aux 70 des débuts : « Les start-up grandissent ; souvent, elles arrivent ici à deux trois personnes, et se retrouvent dix de plus au bout d’un an », explique Cédric Denoyel qui peut compter sur une équipe de douze personnes pour faire vivre le lieu qui accueille également un espace événementiel et de restautation. Depuis trois ans, ce sont ainsi 120 start-up qui ont été accompagnées.
Les locataires du H7 bénéficient d’un point d’étape mensuel avec les start-up manager. D'autres leviers leur sont proposés pour accompagner leur accélération : ateliers, interventions d’experts bénévoles (avocats, comptables, communication, etc.), interaction avec des entreprises traditionnelles partenaires du lieu (Apicil, Suez, etc.) via des programmes ou des animations.
Récemment, une machine à café (la fameuse !) a été mise à disposition des occupants dans le hall, dans le but de favoriser les interactions. Et ça marche, visiblement !
On doit avoir un avis sur ces sujets et essayer d’orienter la technologie vers l’intérêt général, tout en la démocratisant
Pour les années à venir, le H7 s’est fixé trois priorités : l’émergence de la communauté ; l’employabilité ; le rayonnement international. H7 entend « prendre la parole sur des sujets sociétaux ». Blockchain, cryptomonnaie, empreinte environnementale du numérique, cyber-harcèlement : « On doit avoir un avis sur ces sujets et essayer d’orienter la technologie vers l’intérêt général, tout en la démocratisant ».
Dans le cadre du plan France Services, un conseiller a été intégré au H7 avec l’objectif de réduire la fracture numérique. « Des permanences ouvertes à tous seront organisées. Nous allons également travailler, en lien avec la start-up Hello Charly et des associations, sur l’orientation scolaire, en nous rendant dans des collèges et lycées », poursuit le président du H7.
Un club « marque employeur »
Le lieu entend aussi se positionner sur l'employabilité. « En 2021, les start-up du H7 ont créé près de 300 emplois », affirme Cédric Denoyel. Pour les aider dans leur recrutement, H7 a lancé l’opération « Un verre, un job ». Lors de la 1ère édition en juillet 2021, l’événement a attiré cent candidats. Autre initiative : le lancement, avec l’agence TBWA, d’un Club Marque Employeur avec l’idée que les grandes entreprises de la région s'inspirent des bonnes pratiques RH des start-up. Dix grands comptes se sont engagés dans la démarche.
Concernant le rayonnement international, plusieurs leviers seront activés : « Nous sommes lauréats de l’appel à projets Erasmus + qui vise à faciliter les échanges entre les collaborateurs des structures d’accompagnement des start-up. Nous nous sommes rapprochés de Be Central, un immense espace de coworking situé à la gare de Bruxelles et espérons monter un pool avec six à sept autres villes européennes », poursuit le dirigeant.
Après la phase de lancement, puis celle de la structuration, le H7 a bel et bien fait sa « preuve de concept ».
* Le H7 dispose d'un budget annuel de 2 millions d'euros issus des loyers des occupants, des entreprises partenaires (Crédit Mutuel, Suez, Aéroports de Lyon, Icade, Apicil) et de l'événementiel. « Nous ne touchons aucune subvention publique, sommes à l'équilibre et payons notre loyer », précise Cédric Denoyel.