Thomas Lescure, Anthony Michaud, Jérôme Eininger et Justine Prébolin devant le point d’aquapuncture chez Qantis à Limonest.
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Face aux défis du changement climatique, certaines initiatives démontrent que la coopération peut donner naissance à des innovations concrètes, durables et inspirantes. C’est tout le pari du projet « Qui veut rafraîchir sa ville ? », dont le premier îlot d’aquapuncture vient de voir le jour chez Qantis, à Limonest, en lien avec le réseau d’entreprises engagées Symbiose.
Faire converger transition environnementale et engagement sociétal. Telle pourrait être, résumée, la collaboration entre trois entreprises lyonnaises : Qantis, centrale d’achats dédiée aux PME et ETI, Qui veut rafraîchir sa ville, start-up qui développe le concept d’aquapuncture, et Symbiose, réseau d’entreprises engagées dans la RSE et intégré à Qantis depuis 2023. La genèse de « Qui veut rafraîchir sa ville » est à trouver du côté de Via Terrata, un fonds de dotation créé par Thomas Lescure : « Il s’agit d’un do tank qui regroupe des dirigeants et cadres d’entreprises lyonnaises qui ont décidé d’agir pour l’environnement. En partant du postulat que c’est par la transformation des modèles économiques que l’on pourra trouver des solutions aux problèmes environnementaux, l’objectif est de réaliser des projets de transformation économiquement viables et écologiquement vertueux », explique Thomas Lescure qui, avec Jean-Marc Bouillon et Elsa Lourdeau ont donc donné naissance à la start-up « Qui veut rafraîchir sa ville ».
De l’importance des actions concrètes
L’entreprise à mission développe le concept de points d’aquapuncture, destinés à rafraîchir l’espace urbain tout en recréant des micro-écosystèmes pour développer la biodiversité. Une approche low-tech qui mise sur des solutions simples et résilientes : récupération d’eau de pluie, cultures végétales adaptées et circulation d’eau par gravité. Le concept est posé, mais encore faut-il convaincre un premier utilisateur de se lancer ! Une rencontre est organisée avec Gaëtan de Sainte Marie, fondateur de Qantis et ses équipes. « Pour nous, ce projet d’aquapuncture est un moyen de continuer à nous inscrire dans des actions pionnières sur des sujets durables tout en ayant la volonté d’avoir une action concrète », explique Jérôme Eininger, directeur général de Qantis qui a donc répondu présent pour accueillir le premier point d’aquapuncture, près de ses bureaux de Limonest.
Passer du concept au terrain
Passer du concept à la réalité n’a pas été sans défi. Plusieurs mois d’essais, de visites terrain et d’ajustements ont été nécessaires, notamment pour résoudre des questions très pratiques, comme la gestion des gouttières. « Dans cette coopération, il y a aussi une compréhension mutuelle, une forme d’indulgence sur les erreurs qu’on peut faire ensemble et les tâtonnements qu’on peut avoir », apprécie Thomas Lescure. « Le faire ensemble devient un engagement sociétal, au-delà de l’engagement environnemental », estime quant à lui Jérôme Eininger.
Après quelques semaines de travaux et un investissement de 15 000 euros, le premier point d’aquapuncture a été livré ce printemps chez Qantis. Lorsque les végétaux auront poussé, ils permettront de rafraîchir la terrasse exposée plein sud, pour le confort des salariés. « Avec Gaëtan (de Sainte Marie, N.D.L.R.), nous sommes convaincus que les entreprises qui prennent le virage de l’écologie de façon proactive et concrète sont celles qui, demain, seront encore là demain et qui surtout, seront les plus attractives », estime Jérôme Eininger.
Vers un déploiement à plus grande échelle
Pour Thomas Lescure, ces micro-projets de points d’aquapuncture ne pourront avoir un impact que si l’on joue collectif. Et c’est là aussi le sens de l’engagement de Qantis : « Notre savoir-faire, via notre activité de centrale d’achat, est d’aller déployer les solutions de nos partenaires et d’accompagner nos adhérents à s’approprier des solutions innovantes », ajoute Justine Prébolin, directrice conseil Réseaux au sein de Qantis qui a accompagné la réalisation du projet. Deux autres points verront prochainement le jour : l’un dans une entreprise à Dijon et l’autre pour un bailleur social à Angoulême.
Cette collaboration démontre que l’innovation émerge aussi des rencontres, du partage d’idées et de la capacité à expérimenter collectivement. En tissant des synergies, Qantis, Symbiose et Qui veut rafraîchir sa ville ouvrent la voie à une nouvelle manière de penser l’innovation environnementale : plus sobre, plus humaine, mais aussi, paradoxalement, plus robuste, car collective.
Symbiose, agir concrètement
Racheté par Qantis en 2023, le réseau d’entreprises RSE Symbiose se mobilise pour rendre les actions des entreprises plus responsables, durables et alignées avec les enjeux actuels. Avec des projets concrets, comme le programme « Eau Air Sol Energie ».
Le 13 mars dernier, le réseau Symbiose réunissait à Chamonix une dizaine d’entreprises pour une exploration apprenante. Le point de départ du programme « Eau Air Sol Energie ». Pour Anthony Michaud, directeur de Symbiose, « il faut d’abord éduquer aux enjeux pour agir ». D’où cette journée qui a permis de « retourner symboliquement aux sources. Celles de l’eau qui alimente notre territoire, en suivant le chemin des glaciers jusqu’au Rhône ». Visite de la station Atmo de Passy, exploration de la mer de glace avec un glaciologue, échange avec Blaise Agresti, ancien officier du PGHM et fondateur de Mountain Path, visite de l’entreprise Simond, échange avec le Maire de Chamonix… « À travers ces visites, échanges et rencontres, nous avons pu explorer comment conjuguer engagement environnemental et pratiques responsables pour bâtir un avenir plus durable », explique Anthony Michaud. Le programme, soutenu par Qui veut rafraîchir sa ville et Atmo, a vocation à produire un livrable sur l’engagement des entreprises quant à l’optimisation des ressources, à travers des projets concrets et réussis. « En participant à cette journée, les entreprises engagées poseront les premières pierres de leur implication dans le programme Eau Air Sol Energie, affirmant ainsi leur détermination à agir concrètement pour répondre aux défis environnementaux et sociétaux actuels ».
Cet article est issu de notre hors-série « Les Champions de la RSE » tome 7, à retrouver ici.