Sur la rive droite du Rhône, la gare terminus du chemin de fer touristique de l'Ardèche.
JFB
Seul département métropolitain français orphelin d’une gare ouverte au service des voyageurs (et aussi d’une autoroute), l’Ardèche relance une fois encore la question de la réouverture de la rive droite du Rhône. Dans le contexte actuel, le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes s’y montre favorable.
L’absence de trains de voyageurs en Ardèche n’est pas une nouveauté. Dès 1938, Privas, sa préfecture, n’avait plus que des dessertes de fret, devenant déjà une spécificité nationale, étant alors la seule préfecture non reliée au réseau ferré national. Plus tard, les années 1970 voyaient l’abandon progressif du trafic de voyageurs dans tout le département, certaines lignes étant reprises par la suite en exploitation touristique. Plus près de nous, en 2015, sous la précédente mandature régionale, une tentative concernant la réouverture de la rive droite du Rhône, notamment sur sa partie sud, correspondante à la portion entre Valence et Avignon, avait été envisagée. Un budget de 20 millions d’euros avait même été débloqué mais les études avaient démontré un potentiel de seulement 2.500 voyageurs par jour, avec 7 allers et retours quotidiens, et un ratio coût/recette rédhibitoire. Le projet est resté sans suite, la ligne à double voie électrifiée étant à ce jour essentiellement dédiée au trafic fret.
Identifier trois gares stratégiques
Mais lors de sa dernière réunion plénière, en plein contexte des « gilets jaunes », le Conseil Régional Auvergne-Rhône-Alpes a adopté à l’unanimité l'amendement déposé par le Parti Communiste défendant la remise en circulation des TER sur cette rive droite. Un amendement qui épouse l’intérêt que le président Laurent Wauquiez avait déjà manifesté, lors de sa visite dans le département, en octobre dernier. Sans autoroute, sans ligne de chemin de fer pour les voyageurs, la question de la « fracture territoriale » en matière de mobilité, prend tout son sens en Ardèche. Le texte voté prévoit donc le lancement des études de ce projet dès le début de cette année, avec l’identification de trois gares stratégiques. Ce dossier sera conduit conjointement avec la Région Occitanie.