38.000 tonnes de fret par an sont acheminées depuis la papeterie Giroux vers l’usine de cartonnerie Celta, à Courpière.
Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez
Le Syndicat ferroviaire du Livradois-Forez (SFLF) a décidé de suspendre l’exploitation de la ligne entre Giroux et Courpière, dans le Puy-de-Dôme, pour des raisons de sécurité. La convention avec la société exploitante Combrail, qui échoit au 31 décembre, ne sera pas renouvelée. Les services touristiques seront aussi réduits pour la prochaine saison.
Faute d’avoir reçu des assurances financières auprès de ses interlocuteurs - Etat et Région Auvergne-Rhône-Alpes - le SFLF, propriétaire d’un réseau de voies ferrées de 150 kilomètres, vient d’annoncer : « Après une inspection menée, en particulier avec le Syndicat des Remontées Mécaniques et des Transports Guidés, nous avons décidé à titre conservatoire de suspendre l’exploitation de la ligne entre Giroux et Courpière à partir du 1er janvier et de ne pas renouveler la convention avec l’exploitant Combrail, ceci pour des raisons de sécurité » annonce son président Jean-Benoit Girodet. C’est un pavé dans la mare alors que, dans le cadre du plan de relance, les pouvoirs publics investissent massivement pour aider à un rééquilibrage des modes de transports depuis le routier vers le ferroviaire ou le fluvial.
2.000 camions remis sur la route
C’est donc exactement le contraire qui va se passer ici. Jusque-là, cette voie ferrée assure un service quotidien depuis la papeterie Giroux vers l’usine de cartonnerie Celta, à Courpière. Un trafic en essor depuis une dizaine d’années, qui représente 38.000 tonnes de fret par an acheminées par la route à partir du 1er janvier, ce qui équivaut à 2.000 camions.
Une étude Tenmod, financée par l’Ademe et Railcoop, avait même évalué le potentiel de cette ligne à 103.000 tonnes. Mais encore aurait-il fallu engager des travaux pour une remise à niveau de l’infrastructure : « Au total, 6,5 millions d’euros à échéance de trois ou quatre ans, dont 400.000 euros immédiatement », précise Guillaume Sournac, directeur du SFLF.
Des services touristiques limités l’été prochain
Pour les mêmes raisons, le SFLF annonce limiter les services touristiques assurés par deux associations : « Seul le trajet Estivareilles-Craponne sera assuré, nous n’autoriserons pas celui entre Craponne et la Chaise-Dieu » précise le président du SFLF qui insiste sur les retombées économiques en faveur des territoires, apportés par les 20.000 clients par saison. Ces décisions pour des raisons de sécurité sont provoquées par l’absence de réponse concernant la demande effectuée notamment dans le cadre du Contrat de Plan Etat-Région 2021-2027.
Vers une évolution du statut du SFLF
Une situation qui pousse Jean-Benoit Girodet à envisager une évolution du statut du SFLF : « Nous avons réussi à sauver l’infrastructure. Mais pour l’entretenir, la rendre performante et la développer, nous devons trouver des ressources supplémentaires. Cela passe par l’arrivée de nouveaux partenaires, peut-être aussi un changement de statut ».