« Quand vous enlevez l’argent dans les relations humaines, ça change tout. L’ambiance, le management n’ont rien à voir », explique Claire Ribouillard (à droite), aux côtés d'autres membres d'Assopreneur dont la cofondatrice Chloé Eléouet (au centre).
C.B.
La journée nationale des associations d'Assopreneur s’est tenue en présence de 80 d'entre elles. Cette année, de nouveaux partenaires comme France Travail accompagnaient l’événement, avec pour thème : « comment créer des emplois salariés dans le monde associatif ? »
Cet événement annuel baptisé #jadoremonasso est organisé par l’association nationale Assopreneur, dont le siège social se trouve à Lyon, et qui regroupe 800 associations adhérentes (alors qu’il en existe 1,5 million en France). Chaque année, l'association lyonnaise Ma Friche Urbaine est chargée de trouver un lieu pour ce rendez-vous organisé depuis 2021. Après Agora dans le 9ème arrondissement l’an dernier, l’événement s'est tenu cette année au sein du tiers-lieu Pôle Bert, avec 12 partenaires, parmi lesquels, pour la première fois, France Travail, qui a permis l’envoi d’une newsletter à 40 000 personnes au niveau national. « Il s’agit de notre événement signature, organisé une fois par an mais nous organisons également toute l’année des rencontres à Lyon, Paris ou Rennes, environ tous les trois mois », explique Claire Ribouillard, cofondatrice d’Assopreneur avec Chloé Eléouet.
1 million d’emplois à créer dans les 20 prochaines années
En cinq ans, Assopreneur a aidé directement à la création de 80 emplois associatifs. Et ce, alors qu’un million d’emplois sont à créer dans l’intérêt général dans les 20 prochaines années. « Aujourd’hui, 1,8 million de personnes sont déjà salariées dans 10 % des associations, en retard sur les pays anglo-saxons, où la philanthropie est plus développée », pointe Claire Ribouillard. La journée nationale des associations a été lancée pour accompagner cet élan ».
une économie pérenne et créatrice d’emploi, avec le même sérieux que l'économie commerciale
Assopreneur aide les associations à se structurer avec des outils concernant la gouvernance, la gestion du budget, la comptabilité, la communication, ou la recherche de sponsors et de financements, exactement comme une entreprise commerciale. « 70 000 associations sont créées en France chaque année et 40 000 autres disparaissent », ajoute Claire Ribouilard. Il s’agit d’une économie invisible, donc il y a moins d’observateurs et moins de chiffres. Il s’agit pourtant d’une économie pérenne et créatrice d’emploi, avec le même sérieux que l'économie commerciale ». Et des démarches similaires. « J’ai commencé avec l’incubateur makesense, pour m’aider à lancer mon association, mais j’avais ensuite besoin d’une aide plus spécifique », explique par exemple Béatrice, qui a rejoint Assopreneur en 2022, avec l’objectif de développer « Les biens du bonheur », qui travaille dans la prévention du burn-out au travail et l'amélioration du bien-être physique et mental. « C’est compliqué de trouver le bon incubateur. Avant Assopreneur, je n’en connaissais pas. Quand on ne connaît pas les étapes de création d’une association, il est important d’être accompagné sur les petites choses ».
L'espoir d'un BIG de l'assoprenariat
Au niveau national, les thématiques les plus représentées demeurent le sport, la culture et la santé. Le reste concerne l’assoprenariat de causes d'intérêt général, telles que le réchauffement climatique ou la biodiversité. « Dans ce tiers-lieu, nous ne sommes pas plus de 100 mais notre ambition est d’avoir un événement comme le BIG de Bpifrance pour l’assoprenariat, avec 1 000 personnes ! », lance Claire Ribouillard, confiante dans le développement à venir du monde associatif. Il est important que l’économie lucrative nous fasse un peu de place ! »