Les chantiers d'infrastructures nouvelles se font rares mais la profession regrette aussi que le nombre de chantiers d'entretien et de renouvellement diminue.
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La Fédération régionale des Travaux Publics Auvergne-Rhône-Alpes a fait connaître les résultats de sa traditionnelle enquête de conjoncture réalisée auprès d’un panel de ses membres. Les carnets de commandes s’amenuisent mais restent corrects. Le problème réside surtout dans la baisse de la rentabilité.
L’enquête réalisée pour la FRTP (par la CRC), qui a permis au troisième trimestre de recueillir les données de 405 entreprises, montre que l’activité prévue à court terme a augmenté, sans pour autant compenser le recul de l’activité programmée à plus long terme. Mais pour Pierre Berger, président de la Fédération régionale des Travaux Publics Auvergne-Rhône-Alpes, l'inquiétude ne réside pas dans les volumes qui restent corrects (même si les différences entres les territoires peuvent être importantes). Pour la fin 2022, les entreprises sont d’ailleurs plutôt confiantes et le chiffre d’affaires global est prévu en hausse de 3 %.
Le souci réside surtout dans la hausse des coûts des matériaux et de l’énergie. « Nous n’avons pas pu répercuter la hausse des coûts, nous avons donc une baisse de rentabilité », regrette-t-il. « Les canalisateurs sont particulièrement touchés par la hausse du prix des tuyaux ».
Ce serait dommage de tout ralentir par peur de l’avenir
Pour 2023, la profession est donc dans l’expectative, même si l’activité s’annonce probablement bonne dans les métropoles. Car les élus semblent frileux d’investir. « La santé financière des collectivités est excellente, les capacités d’endettement aussi, l’économie est soutenue », constate Pierre Berger qui conclut : « ce serait dommage de tout ralentir par peur de l’avenir », ajoutant qu’il y a de surcroît « un vrai besoin d’investissement pour entretenir et renouveler l’existant ». Selon lui, il faudrait même multiplier les investissements par deux pendant plusieurs années pour rattraper les retards pris en termes d’entretien des structures.
Quoi qu'il en soit, les préoccupations des entreprises relevées dans l’enquête concernent surtout les prix d’achat des matériaux et de l’énergie amplifiés par la pression tarifaire des clients ; ainsi que les difficultés de recrutement.
En résumé, la profession s’attend à vivre une année 2023 semblable à 2022, avec une hausse de chiffre d’affaires de l’ordre de 3 % mais une nouvelle baisse de rentabilité.