Malgré un dépassement momentané des 4 000 points, le premier semestre aura été décevant pour la Bourse de Paris. Dans ce contexte, les valeurs régionales ont suivi globalement le mouvement mais, bonne nouvelle cependant, 12 d’entre elles ont progressé depuis le début de l’année et la totalité des 27 valeurs de notre panel a surperformé le CAC 40.
La Bourse de Paris aura connu un premier semestre 2013 quelque peu chaotique et en définitive un peu décevant. Alors que le CAC 40 avait gagné plus de 15 % sur 2012, le marché voyait l’indice principal de la Bourse de Paris repasser la barre des 4 000 points, une première depuis septembre 2011. Pari gagné mais l’euphorie n’aura été que de courte durée. Le coup de froid est venu de la Réserve fédérale américaine et du durcissement de sa politique monétaire. Et très vite, le CAC 40 est repassé en dessous des 4 000 points. En définitive, l’indice principal de Paris n’a grignoté que 2,6 %, tandis que sur les autres marchés, la croissance aura été un peu meilleure : le CAC Next 20 a pris 4,3 % depuis le début de l’année et l’indice Mid & Small Caps (moyennes et petites valeurs) a gagné 4,6 % sur la période. Il n’en demeure pas moins que pour la seconde partie de l’année, les marchés restent à la merci d’une dégradation de la conjoncture européenne. De quoi doucher l’optimisme de nombreux analystes financiers, qui espèrent voir le CAC 40 passer durablement la barre des 4 000 points.
Les difficultés n’ont en tout cas pas épargné les valeurs boursières de la région. Sur notre panel de 27 valeurs, seules 12 ont vu leur cours progresser depuis le début. Bonne nouvelle cependant, elles ont toutes surperformé le CAC 40. Parmi les croissances les plus remarquables, il est possible de citer Auto Escape (+ 103,79 %), Sartorius Stedim Biotech (+ 36,92 %), Pizzorno environnement (+ 34,88 %) ou encore NicOx (+ 22,32 %). A l’inverse, Piscines Groupe GA (- 75,31 %), Soditech ingénierie (- 31,25 %) et Avenir Telecom (- 26,67 %) ont plongé au premier semestre.
L’opérateur télécom a souffert sur l’exercice 2012/2013, avec une perte nette estimée à 2,9 millions d'euros. Sur l’exercice précédent, Avenir Telecom avait assuré un bénéfice net de 6 millions d'euros. Le chiffre d’affaires cumulé est également inférieur à celui de l’exercice 2011/2012, à 412,6 millions d'euros, contre 469,7 millions d'euros. Le groupe spécialisé dans la téléphonie mobile a accumulé une dette financière équivalente à 1,2 fois le résultat opérationnel. Le taux de marge brute s’est en revanche maintenu à 27 %, notamment grâce à la croissance des ventes d’accessoires de téléphonie mobile et d’objets connectés (+ 15,8 %).
Catering international et services a connu une belle année 2012. Les résultats, dévoilés courant avril 2013, montrent une hausse du résultat opérationnel de 11 %, à 20,8 millions d'euros. Le résultat net part de groupe progresse quant à lui de 6 %, à 9,8 millions d'euros. La marge opérationnelle ressort à 6,6 % pour l’exercice. CIS a donc maintenu ses bénéfices en dépit de soucis persistants en Amérique du Sud, où le groupe entend restaurer sa rentabilité. Néanmoins, le premier trimestre 2013 a vu le chiffre d’affaires reculer de 1,7 %, à taux de change constant, pour se situer à 73,2 millions d'euros. Un contrecoup seulement temporaire puisque les prises de commandes sont en hausse sur la période.
Le spécialiste des équipements professionnels de protection individuelle a vu son chiffre d’affaires fléchir au premier trimestre 2013, accusant une baisse de 3,5 % à 36,2 millions d'euros. Un repli lié principalement à la contraction du marché européen. Delta Plus Group poursuit néanmoins son développement dans les pays émergents, souligné par son implantation en Turquie en début d’année, et maintient son objectif de croissance pour l’exercice 2013. D’autres opérations de développement, par implantation directe ou rachat de sociétés locales, sont à l’ordre du jour, comme l’illustre l’acquisition du leader brésilien de la protection respiratoire (Pro Safety, 9 millions d'euros de chiffre d’affaires).
DNXCorp (ex-Dreamnex) a enregistré une croissance de son activité limitée à 0,4 % sur les trois premiers mois de 2013, à 13,8 millions d'euros. La société spécialisée dans la valorisation d’audience des sites commerciaux sur internet a notamment été pénalisée par le repli de l’activité Divertissement, en recul de 2,9 %, à 11,8 millions d'euros. L’activité E-commerce a vu ses ventes grimper de 8,9 % à 1,7 million d'euros sur la période. DNXCorp compte appuyer le développement de son activité Web et paiements, en forte croissance sur la période (+ 206 %) mais qui reste mineure au sein de la société, avec un chiffre d’affaires estimé à 400 000 € sur le premier trimestre 2013. Le développement de cette activité figure parmi les priorités de DNXCorp, qui attend une accélération des ventes d’ici la fin de l’année.
Le spécialiste du développement de composés destinés au traitement des maladies ophtalmiques a subi une perte nette de 4,3 millions d'euros sur le premier trimestre 2013. Une perte liée à la forte dégringolade du chiffre d’affaires, qui s’est limité à 700 000 €, contre 7,5 millions d'euros sur la même période en 2012. La direction de NicOx reste cependant confiante sur le développement de la société à l’international, qui a obtenu en juin des droits exclusifs pour promouvoir en Amérique du Nord un test breveté ciblant la détection et le diagnostic précoce du syndrome de Gougerot-Sjögren, qui se traduit par un assèchement de la bouche, de la cornée et de la peau. NicOx recevra une part majoritaire des revenus des ventes tirées de ces tests.
Pizzorno environnement a enregistré un chiffre d’affaires de 51,6 millions d'euros sur les trois premiers mois de 2013, en hausse de 10,3 %. Le secteur propreté se distingue avec une croissance de 11,2 %, à 41,2 millions d'euros. Les activités de traitement et internationales progressent également, respectivement de 6,8 % à 10,4 millions d'euros et de 4,7 % à 10,1 millions d'euros. Le portefeuille de commandes (964 millions d'euros) représentait plus de quatre années de chiffre d’affaires à fin 2012 et continue de se garnir : Pizzorno vient en effet d’obtenir début juillet un contrat d’une valeur de 10 millions d'euros et d’une durée de sept ans pour gérer la propreté de la ville et du littoral de Saint-Tropez.
Depuis le lundi 24 juin, Sartorius a intégré l’indice SBF120, en remplacement de l’action Artprice.com, leader mondial des banques de données sur la cotation et les indices de l'art. Le chiffre d’affaires progresse au premier trimestre 2013, de 3,4 % à 138 millions d'euros. Le fournisseur d’équipements et de services à l’industrie biopharmaceutique a également vu ses prises de commandes gonfler d’une année sur l’autre à 169,4 millions d'euros, contre 142 millions d'euros à la fin du premier trimestre 2012. Le résultat opérationnel progresse quant à lui de 7 % à 28,8 millions d'euros. La marge opérationnelle se fixe à 20,9 %. Sartorius maintient son objectif de croissance des ventes situé entre 8 et 11 % à taux de change constant.
La société spécialisée dans les médicaments vétérinaires juge que ses objectifs 2013 sont compromis du fait d’un recul de 2,3 % du chiffre d’affaires à taux de change et périmètre constants, pour se situer à 182,8 millions d'euros. La baisse des ventes touche aussi bien le secteur des animaux de compagnie que celui des animaux d’élevage. Initialement, Virbac anticipait une croissance organique des ventes entre 5 et 7 % sur l’exercice. Le groupe entend néanmoins assurer une croissance supérieure à 10 % de ses ventes et de son résultat opérationnel, suite à une série d’acquisitions en 2012.
Thibault Fingonnet (Infomédia)
Retrouvez notre point sur les valeurs régionales (Paca) cotées en Bourse
Sud Infos n° 833 du 15/07/2013