Patrice Janody, président de LBSA à Viriat.
P.Cornaton
Solidement enracinée sur son site de 15 hectares à Viriat, la scierie Le Bois SA (LBSA) modernise et développe son outil de production. Avec des investissements conséquents.
En septembre 2020, ce spécialiste du sciage de chênes avait déjà mis en service une deuxième unité de production pour reprendre en propre une part de sa fabrication sous-traitée. « Pour répondre au fort engouement sur le chêne depuis 2016, explique le président de la société, Patrice Janody, nous avons eu recours à la sous-traitance. Elle a représenté presque un tiers de notre production, soit 15.000 m3. Nous voulons la ramener aux environ de 7.000 m3. »
Une première tranche d'investissements à plus de 8 millions d’euros a permis la construction d’un bâtiment de 2.500 m² abritant de nouvelles machines. Une deuxième tranche sera engagée en 2023, pour un investissement du même niveau. « Nous allons automatiser le tri des planches et leur empilage », précise Patrice Janody. Ce processus automatisé sera mis en service en 2025. L’entreprise en profitera pour remplacer sa chaudière biomasse par un équipement de cogénération, afin de tendre vers l’autosuffisance en chauffage et électricité. La tension sur le marché de l’énergie rend ce choix primordial pour l’entreprise protégée aujourd’hui des hausses vertigineuses par un contrat qui lui garantit encore pour deux ans un prix de l’électricité correct.
Emballement du marché
L’inflation a, pour l’instant, plutôt profité au scieur bressan qui affichait sur l'exercice 2022-2023, un chiffre d'affaires de 31 millions d'euros réalisé avec 90 personnes. L’emballement du marché du bois (le prix moyen de la grume est passé de 200 à 250 euros) a contribué pour moitié à la croissance de 30 % du chiffre d’affaires 2021‑2022, reconnaît son président. « La moitié restante, c’est le volume. » L’activité de sciage est tirée par deux marchés principaux : le parquet (en Allemagne et au Royaume-Uni) et la charpente (au Royaume-Uni). Pour 2023, l’entreprise prévoit une stabilité de ses ventes, à cause des tensions sur l’approvisionnement, des coûts de l’énergie et des problèmes de main-d’œuvre.
Fin 2023, Patrice Janody et les deux autres actionnaires de LBSA (Michel Bochard et Franck Muffat) plancheront sur la stratégie des dix années suivantes. « Nous voulons faire évoluer notre capacité de production de l’ordre de 30 % », annonce le président.
Cet article a été publié dans le numéro 2513 de Bref Eco.