Amoéba doit licencier 24 personnes dans son usine de Chassieu qui produit un biocide biologique pour le traitement de l'eau.
Aurélie Raisin Photographies
Un mois après avoir pris connaissance de la non-approbation du Comité des produits biocides sur sa substance active pour le traitement de l'eau, Amoéba se voit contrainte de licencier 24 personnes à Chassieu.
C'est un nouveau coup dur pour Amoéba. Après l'annonce, fin avril, du Comité des produits biocides qui a décidé de la « non-approbation de la substance active Willaertia magna C2c Maky pour la protection des liquides utilisés dans les systèmes de refroidissement et de fabrication », la société lyonnaise se voit contrainte de mettre en place un plan de restructuration : « Nous avons déposé auprès de la Dirrecte un plan de licenciement économique qui porterait sur la suppression de 24 postes sur notre site de Lyon Chassieu, entre fin juin et décembre 2018 », indique le Pdg de la société, Fabrice Plasson, encore sous le choc de cette décision inattendue et pour qui « aucun risque avéré n'a été démontré ».
Ce plan devrait permettre à la société et à la vingtaine de salariés qui restent en place d’assurer une continuité d’exploitation sur les douze prochains mois grâce à une situation de trésorerie de 7,38 millions d'euros au 30 avril 2018. Par ailleurs, Amoéba indique poursuivre sa recherche de nouveaux financements.
De nouvelles applications
« Cette restructuration doit nous permettre de trouver les moyens de remettre de l'énergie et des finances dans de nouvelles applications comme le biocontrôle pour la protection des plantes », poursuit Fabrice Plasson qui dispose de premiers résultats convaincants sur l'utilisation de son micro-organisme contre la prévention du mildiou sur la vigne : « Des tests sous serre ont démontré l’efficacité de plus de 90 % du produit formulé sur le mildiou. Un résultat à mettre en parallèle avec l’efficacité habituelle des agents de biocontrôle d’environ 50 % en serre ».
Pour réaliser les tests en champs, Amoéba devra déposer un dossier réglementaire… mais ce ne sera pas en France : « Nous déposerons le dossier dans un autre pays d'Europe qui sera prêt à défendre notre innovation et qui voudra bien accueillir notre usine », se désole Fabrice Plasson, circonspect devant l'attitude de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation) qui a « présenté un dossier à charge contre Amoéba en ne retenant que les aspects négatifs et en ne prenant pas en compte une étude que nous lui avions fournie ».
Des résultats attendus au Canada et aux Etats-Unis
La décision est maintenant entre les mains de la Commission européenne qui doit rendre son avis en octobre 2018 : « Nous pouvons amener davantage de preuves », soutient Fabrice Plasson qui, parallèlement, poursuit ses tests sur l'eau aux Etats-Unis et au Canada où « les décisions sont attendues en fin d'année ». « Nous allons continuer de nous battre pour la première application. Nous avons reçu le soutien des élus locaux et de la Métropole de Lyon qui continue de soutenir l'industrie. »