Le complexe chimique Arkema de Jarrie est un site industriel majeur pour le groupe français.
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Le site chimique d’Arkema, à Jarrie près de Grenoble, est un complexe industriel majeur pour le groupe aux 8,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le directeur du site, Gilles Carraz, a le sourire. Le site a battu par exemple, en 2019, son record de production d’eau oxygénée pour atteindre les 96.500 tonnes.
La division Eau oxygénée, intégrée aux métiers de spécialités industrielles du chimiste français, représente 4 % du chiffre d’affaires consolidé du groupe. Mais pour Arkema, Jarrie, ce n’est pas que l’eau oxygénée puisque l’usine, qui emploie 350 personnes, produit aussi de l’eau de Javel, du chlorate et du perchlorate de sodium, du chlore et de la soude.
Un investissement de 14 millions d’euros
Le caractère stratégique en Europe de l’usine de Jarrie lui a valu plusieurs investissements destinés à sécuriser ses approvisionnements, à adresser de nouveaux marchés et à participer à la rentabilité globale du groupe. Dernier investissement en cours : une unité de synthèse de chlorure d’hydrogène HCl (gaz) à proximité de son atelier de chlorure de méthyle. Un projet stratégique de substitution d’une partie de l’approvisionnement actuel venant de Vencorex et la réponse aux besoins en croissance de son principal client, Elkem Silicones. L’équipement, dont le coût se monte à 14 millions d’euros, sera mis en activité en novembre 2020.
Nouveaux marchés de spécialités
Dans un contexte économique où l’industrie papetière utilise moins d’agents de blanchiment, la feuille de route de Jarrie s’écrit avec les marchés de spécialités et en particulier les usages liés à l’hygiène, avec les biocides, et aux marchés de l’électronique. A la fin 2108, Jarrie a d’ailleurs mis en service une nouvelle unité de purification membranaire d’une capacité de 7.000 tonnes par an. Directement liée à ces nouveaux marchés « plus rémunérateurs », elle est conçue pour sortir jusqu’à trente qualités différentes d’eau oxygénée et vient en complément de l’unité de distillation. « Grâce à ces diversifications, nous devrions atteindre les 100.000 tonnes d’eau oxygénée très vite », se félicite Gilles Carraz.
Mais l’usine, lors de la mise en place du plan 2015‑2020, avait aussi comme objectif d’abonder aux résultats financiers du groupe et d’être en capacité d’assumer ses investissements courants. En 2015, le résultat brut était de 5 millions d’euros. Insuffisant. « Nous sommes en bonne voie avec près de 15 millions d’euros de rentabilité brute. » Une marche devrait être franchie sur l’exercice 2020 grâce à l’arrêt d’une fabrication historique : l’eau de Javel. Un produit devenu coûteux sur un marché tiré à la baisse « par des producteurs d’eau de Javel dite fatale qui, pour eux, n’est qu’un sous-produit ».
Cet article a été publié dans le numéro 2401 de Bref Eco.