Le site de Kem One à Saint-Fons où seront installées des ombrières photovoltaïques.
Hubert Canet
C’est un rayon de soleil qui ne devrait pas passer inaperçu dans la vallée de la chimie, au sud de Lyon : six de ses sites industriels vont se couvrir de panneaux photovoltaïques et d’ombrières sur leurs toitures et leurs parkings, sur une surface cumulée de 45.000 m².
Les entreprises impliquées ? JTekt à Irigny, Arkema à Pierre-Bénite, Kem One et Vos Logistics à Saint-Fons, Total Cres et IFPEN à Feyzin. Cette centrale solaire multisite d’une puissance cumulée de 7,3 MW représente le tiers de la puissance actuellement installée sur le territoire métropolitain et un investissement de 10 millions d’euros.
Associé à l’opérateur français indépendant Langa, le lyonnais Terre et Lac Solaire porte ce projet qui revient à « faire financer les installations les plus complexes par les plus intéressantes, dans une logique de péréquation territoriale », comme l’explique Pierre-Emmanuel Martin, président de Terre et Lac Solaire. Le tarif de l’électricité produite a été « sécurisé » dans le cadre de l’appel d’offres de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) qui a validé les propositions le 8 février, à un prix en ligne avec la moyenne pratiquée par EDF, pour une durée de vingt ans.
Une société au capital public et privé
Une nouvelle société, Lyon Rhône Solaire, sera chargée de conduire cette opération et d’exploiter la centrale. Son capital sera détenu par des actionnaires privés et publics. Outre Terre et Lac Solaire et Langa à hauteur d’un tiers, la Métropole de Lyon et le fonds public régional Oser, spécialisé dans le financement de projets de production d’énergie renouvelable, devraient contrôler quelque 40 % des actions.
Les salariés des entreprises concernées et les habitants de la métropole auront également voix au chapitre. Ils pourront prendre part à une opération d’investissement participatif dans le cadre d’une procédure prévue par la loi de transition énergétique. En contrepartie de la mise à disposition de leur toiture ou/et de leur parking, les industriels ne percevront pas de loyer. Certains envisagent de se doter ou de renforcer leur flotte de véhicules électriques qu’ils pourront brancher aux ombrières.
Demain, les actifs français seront les plus compétitifs
Ce projet, qui sera progressivement opérationnel à partir de 2019, est un retour aux sources pour la filière solaire française qui peut se prévaloir d’une certaine antériorité dans l’agglomération lyonnaise et peut compter aujourd’hui sur un hub d’ingénierie autour de Solaize et sur des acteurs de poids dans son environnement. C’est notamment sur la toiture du club house des terrains de tennis d’Elf (à l’époque) que furent posés et testés les premiers panneaux issus de son centre de recherche lyonnais !
Aujourd’hui Sunpower a son siège social à La Tour-de-Salvagny, près de Lyon, Photowatt tente de se relancer à partir de son usine iséroise. « Demain, les actifs français (dans ce domaine) seront les plus compétitifs », ne doute pas Pierre-Emmanuel Martin. Et Lyon pourrait s’affirmer comme la tête de ce réseau. Un rayonnement à ne pas négliger.
Cet article a été publié dans le numéro 2321 de Bref Eco.