Patriarche a été retenu par Solvay pour la construction de son nouveau Centre d’innovation de Saint-Fons.
Patriarche / Solvay
Alors que Boehringer Ingelheim annonçait il y a quelques semaines la construction, pour 200 millions d’euros, d’une usine de vaccins à Jonage, voilà qu’un autre investissement d’envergure est annoncé, par le belge Solvay sur son site de Saint-Fons. Santé et chimie : les racines industrielles de la métropole lyonnaise continuent de nourrir son économie.
Jean-Pierre Clamadieu, le président du comité exécutif de Solvay, avait fait le déplacement, c’est dire l’importance accordée au projet. En compagnie du préfet et de David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon, il a levé le voile qui recouvrait la maquette du futur centre d’innovation lyonnais du groupe. Et c’est Jean-Loup Patriarche, dont le cabinet a remporté le concours d’architecture, qui a décrit ce qui sera l’un des centres mondiaux de R & D de Solvay, à son ouverture en 2022 après quatre ans de travaux.
Un investissement supérieur à 100 millions d'euros
Après la déconstruction de 80 % de l’actuel site de recherche de Saint-Fons, ses 17 hectares seront totalement réorganisés. Le nouveau centre, dont l’investissement dépasse 100 millions d’euros, s’étendra sur près de 40.000 m² de plancher, doublant ainsi les espaces opérationnels actuels. Ses équipes passeront de 450 à 1.000 chercheurs, rejointes par les collaborateurs de quelques sites lyonnais de Solvay et, pour l’essentiel, du centre de recherche d’Aubervilliers, en région parisienne.
La concentration rhodanienne de compétences en chimie a pesé lourd dans la décision du groupe d’agrandir ce site plutôt qu’un autre. Comme l’explique Jean-Pierre Clamadieu, « il y a vingt ans, ce laboratoire lyonnais était tourné sur lui-même. Depuis, il s’est beaucoup ouvert sur l’extérieur en tissant des relations étroites avec l’Université, le pôle de compétitivité Axelera ou encore le CNRS ». Ici, les recherches collaboratives se poursuivront notamment sur les nouveaux matériaux, domaine dans lequel Solvay place beaucoup d’espoirs : composites (pour l’aéronautique), additifs biosourcés, produits non carbonés ou régénérés, terres rares et silice, etc.
Conserver la recherche en Europe
A travers cet investissement majeur, Solvay, qui a racheté Rhodia il y a six ans maintenant, confirme l’importance de l’agglomération lyonnaise sur l’échiquier mondial de la chimie. Le groupe d’origine belge (siège mondial à Bruxelles) y emploiera dans quelques années 2.000 personnes à Collonges et Saint-Fons, soit sa plus grande entité dans le monde.
Ce projet est aussi le résultat d’une vraie volonté, soulignait encore Jean-Pierre Clamadieu : conserver la majeure partie de sa recherche en Europe qui concentre encore 60 % de ses 3.000 chercheurs alors que le Vieux Continent ne représente plus d’un tiers de ses ventes. Il préfigure une autre réorganisation : celle des locaux dont Solvay dispose à la Part-Dieu.
Solvay : Carte d'identité
Solvay dans le monde : 26.800 collaborateurs dans 134 sites industriels ; 10 milliards d'euros de chiffre d'affaires ; 21 centres de recherche.
Solvay en France : 4.900 collaborateurs ; 13 sites industriels ; 7 centres d’innovation.
Solvay en Auvergne-Rhône-Alpes : 5 sites industriels, 3 centres de recherche ; des sièges mondiaux (arômes, silice).
Cet article a été publié dans le numéro 2341 de Bref Eco.