Le site de GPA s’étend sur 24 hectares à Livron-sur-Drôme.
Jean-Marie Hosatte
Longtemps méprisés, les ferrailleurs commencent à être vus d’un autre œil, à l’heure où l’économie circulaire émerge. Un revirement qui amuse Johan Renaud, le patron de l’entreprise familiale GPA, une ancienne « casse » de voitures qui s’est vue décerner récemment le label « Vitrine Industrie du Futur » !
À Livron-sur-Drôme, chez GPA, 200 personnes entrées dans l’ère du 4.0 sont employées dans des ateliers modernes et des bureaux confortables (restaurant, baby-foot, pétanque, flipper et salle de danse à l’appui). « Nous détenons 6 % du marché français de la collecte des véhicules accidentés provenant des compagnies d’assurances », affirme Johan Renaud qui dirige GPA avec son cousin Frédéric, son père Pierre et sa tante Evelyne Barberot. Chaque jour, le site reçoit en moyenne cent voitures accidentées. Un tiers d’entre elles seront revendues à des reconditionneurs. Les deux autres tiers sont totalement dépecées, chaque élément extrait générant une nouvelle matière première ou une pièce de réemploi.
« Nous dépolluons 99,7 % du poids d’une voiture. » Métaux, plastiques et autres matières sont revendus à des spécialistes du recyclage qui les broient avant de les revendre ou à des cimenteries qui les incinèrent. Les pièces détachées non détériorées, elles, sont revendues à des carrossiers réparateurs ou au grand public, via le site Web ou le téléphone. « Elles sont garanties deux ans ; leur qualité n’a rien à envier aux pièces neuves », poursuit Johan Renaud. Parmi elles, des moteurs entiers ou des boîtes de vitesses, des accessoires ou des pièces de carrosserie. Plus de 115.000 pièces sont ainsi expédiées chaque année.
Changement de dimension
« Depuis quinze ans, notre activité double de taille tous les trois ans, sans aucune croissance externe. » Ce n’est pas près de s’arrêter : le chiffre d’affaires 2021 s’élevait à 47 millions d’euros (+ 27 %) et devrait atteindre 60 millions cette année. Les investissements suivent, bien sûr. 25 millions d’euros ont été consacrés, entre 2018 et 2020, à l’agrandissement du site passé de 12 à 24 hectares. Et la feuille de route de la société prévoit 330 salariés en 2026.
Fin mai, GPA a profité de son soixantième anniversaire pour valoriser une autre de ses initiatives : la couverture de son parc extérieur par des ombrières photovoltaïques. 20.000 panneaux solaires protègent des intempéries les véhicules stockés et alimentent en électricité les 5.000 foyers de Livron et Loriol. Un investissement public-privé de 11 millions d’euros.
Cet article a été publié dans le numéro 2501 de Bref Eco.