Le fabricant de fours de cuisson Bourgeois vient de recevoir, des mains du président de l’association Pro France (et député) Yves Jego, le label “Origine France Garantie” pour les produits qu’il assemble dans son usine de Faverges (Haute-Savoie).
Audités par le Bureau Veritas, ceux-ci répondent à deux exigences : être réalisés à 100 % sur le territoire national ; afficher un prix de revient d’au moins 50 % d’origine française. Plus exigeante que le simple Made in France, cette définition relève aussi d’une analyse plus réaliste de la mondialisation. Yves Jego le rappelle : “la Renault Clio, marque française s’il en est, est fabriquée en Turquie, quand le japonais Toyota monte ses Yaris en France, dans une usine qui en exporte une partie aux Etats-Unis”.
Créé il y a 18 mois, le label OFG recense déjà 700 produits de 300 entreprises : des produits de terroir, certes (biscuits BN, madeleines Saintt Michel…), mais aussi quelques surprises comme les glaces “américaines” Häagen-Dazs ou encore les camions “italiens” Iveco. Ces sociétés entendent ainsi affirmer leur choix de produire dans l’Hexagone et de porter le savoir-faire français à l’étranger.
Chez Bourgeois, on aimerait aller encore plus loin. “Il faut impérativement intégrer des dimensions sociales et environnementales, et pouvoir s’appuyer sur la solidarité inter-entreprises et le développement de filières”, insiste Guy Babolat. Le dirigeant de la société coopérative de production a ainsi commencé de se rapprocher de la haute gastronomie française, une locomotive à l’international.
L’exportation, justement, constitue un challenge de première importance pour la société. Et Guy Babolat regrette que, “sur les dix dernières années, le coût de la main-d’œuvre française a augmenté de 10 % par rapport à nos concurrents italiens ou allemands”. Alors certes, Bourgeois a su résister en jouant de sa souplesse (cycle de fabrication très court), sans automatiser à outrance. Elle exporte aujourd’hui la moitié de ses ventes. Mais combien de temps pourra-t-elle tenir ? “Notre petite taille constitue une faiblesse si nous voulons aborder les grands marchés à l’export (Asie, Amérique du Sud…)”.
A la recherche d’une taille critique synonyme de stabilité et de puissance, Bourgeois a retenu deux solutions. D’une part, la diversification : historiquement installée sur le marché de la cuisine professionnelle (restauration, cuisines collectives…), la marque vient de lancer un produit grand public haut de gamme (4 990 € TTC) pour des passionnés de cuisine.
D’autre part, la croissance externe : l’entreprise vient de racheter les marques Solymac, qui propose du matériel de cuisine professionnel et notamment des fours à pizzas, et Delaubrac, connue pour ses fourneaux “Le piano des chefs”. Leur production a été rapatriée à Faverges. Une montée en puissance salutaire autant que nécessaire.
Didier Durand
Photo : Yves Jego (à gauche) remet le label "Origine France Garantie" à Guy Babolat.
Bref Rhône-Alpes n° 2124 du 26/06/2013
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