Jean-François Delepeau, le dg d’Ulis, a le monde dans son viseur.
Le fabricant de capteurs thermiques Ulis, filiale de Sofradir, accélère ses dépenses de recherche et reste sur une séquence forte de prise de parts de marché.
Depuis Veurey-Voroize, la société dévoile ses ambitions sur l’automobile et le bâtiment connecté. Fondée en 2002, cette spin off du CEA-Leti est devenue, avec 20 % de parts de marché, le deuxième producteur mondial de capteurs d’images thermiques pour des applications dans la défense et, de manière générale, la surveillance. La société a démarré avec 35 collaborateurs et en comptera 200 à la fin de l’année.
« Profitable en moins de trois ans », fait remarquer le directeur Jean-François Delepau, Ulis a connu une croissance à deux chiffres depuis sa création et a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 61,5 millions d’euros en hausse de 28 %, pour une rentabilité de 10 %.
Quinze millions d’euros pour la recherche
Devant l’accumulation de bons résultats, la société veut encore accélérer ses efforts et augmente son engagement en R & D dont le budget atteindra 15 millions d’euros dès cette année, soit plus de 20 % du chiffre d’affaires contre 10 % les années précédentes. C’est une marche importante franchie pour appuyer sur ses points forts comme le design, les matériaux de détection, les processus de mise en œuvre. Une décision cruciale aussi afin de ralentir les velléités de nouveaux concurrents sur des produits très élastiques au prix. « Cela exige des ruptures technologiques. »
Le connecté en ligne de mire
Ulis a lancé en 2014 un plan stratégique qui vise à investir deux marchés à fort potentiel : les bâtiments connectés et le transport automobile. Cette année, Ulis prévoit de livrer 170.000 composants aux intégrateurs. Elle dispose d’une capacité de 200.000 unités alors que 80 % de son chiffre d’affaires « est déjà sécurisé ».
Le management a programmé pour septembre de faire intervenir des équipes de week-end pour monter à 300.000 unités. Elle poursuit également sa stratégie d’assemblage de composants « en collectif » pour augmenter sa productivité. Une méthode qu’elle veut transférer pour ses tests et dépasser le rythme actuel de 2 à 4 composants testés en simultané.
Cet article a été publié dans le numéro 2292 de Bref Eco.