Emmanuel Saunier, directeur général de Dauphelec.
Dauphelec, PME de Seyssinet-Pariset spécialisée dans les solutions électrotechniques, a passé un cap en matière de digitalisation et d'automatisation qui s'est révélé salvateur.
Le directeur général de la société Dauphelec, Emmanuel Saunier, explique avoir passé un nombre conséquent de week-ends à écrire des lignes de code afin de développer un ERP autonome. Pourquoi se donner tant de mal ?
Si la PME familiale a développé depuis sa création en 1954 une expertise reconnue en France dans les applications de l’électrotechnique, en 2017, Emmanuel Saunier sent la nécessité pour l’entreprise de passer un cap. « J’ai considéré que nous étions dans une espèce d’ornière dont il fallait sortir pour offrir un avenir plus radieux aux collaborateurs et à l’entreprise. » Le secteur d’activité dans lequel évolue Dauphelec, prestataire autant sur l’ingénierie que sur la construction et l’installation, voit ses tarifs s’éroder, les barrières à l’entrée de plus en plus tenues, une tension en matière de recrutement de plus en plus forte. La direction de cette PME de 36 personnes décide alors de bousculer sa routine. Le projet destiné à transformer Dauphelec au travers de l’industrie 4.0 est lancé.
Quatre ans plus tard, l’entreprise qui emploie 36 personnes, tire les bénéfices de son choix. Elle a investi « entre 200.000 et 250.000 euros » dans divers outils comme une machine à usinage semi-automatique utilisée par exemple dans l’aménagement des armoires électriques. Elle a acquis des suites logicielles afin de fluidifier les relations entre le bureau d’études et l’atelier et s’apprête à investir dans la fabrication et dans la pose des fils électriques.
Productivité et rentabilité
Dauphelec a travaillé sur ses métiers de base afin « de tirer vers le haut les équipes ». Une initiative qui a permis à des employés de l’atelier d’intégrer le bureau d’études et à des techniciens de ce même bureau de devenir chefs de projet. Pour les clients finaux dans l’hydrogène, le biogaz, l’hydroélectricité et les machines spéciales, le projet 4.0 a permis de réduire le temps de travail en fabrication et d’optimiser le temps dédié à l’ingénierie. Enfin, l’entreprise qui a généré en 2020, 4 millions d'euros de chiffre d'affaires, a amélioré sa productivité. Sa rentabilité a été presque doublée ! « 2020 a été la première année pleine avec les effets de nos engagements, souligne Anne Dranssart sa présidente. Les collaborateurs vont bien sûr en bénéficier avec des hausses de salaires. »
Cet article a été publié dans le numéro 2462 de Bref Eco.