L'unité de méthanisation de Méthamoly à Saint-Denis-sur-Coise dans la Loire.
Michel Pérès / Auvergne-Rhône-Alpes
Différents partenaires dont l’État, la Région et l'Ademe ont signé une charte partenariale permettant un développement vertueux de la méthanisation en Auvergne-Rhône-Alpes. Dénommée Ambitions Biogaz 2023, elle succède à une première charte régionale signée en mars 2015.
Depuis la signature de la première charte, la filière connaît une nette croissance : d’une petite dizaine d’unités aidées annuellement à l'époque, le rythme actuel de développement atteint désormais une vingtaine d’unités par an. Et en renouvelant la charte, les nombreux partenaires signataires (Etat, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), Chambre régionale d’agriculture, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, GRDF, GRTgaz, Bpifrance et Auvergne-Rhône-Alpes Énergie-Environnement) estiment que ce développement peut être intensifié pour atteindre 5 500 GWh valorisés, soit treize fois plus qu'à l'heure actuelle.
Car, ont rappelé les différents partenaires, le territoire dispose d’atouts de taille : un gisement important de déchets fermentescibles, estimé selon le Schéma régional biomasse fin 2018 à 12 millions de tonnes de matière brute mobilisable à 90 % agricole ; un potentiel de consommation du biogaz à la hauteur du potentiel de production ; des acteurs de la filière présents sur toute la chaîne de valeur (bureaux d’étude spécialisés, équipementiers de la méthanisation et de la valorisation du biogaz…).
Des objectifs forts
Les partenaires se sont donc fixé des objectifs ambitieux à l’horizon 2023 : 180 unités en service fin 2023 (contre 90 fin 2018), soit + 90 unités en cinq ans ; 1 075 GWh injectés dans le réseau de gaz fin 2023 (contre 120 fin 2018), soit + 975 GWh ; 480 GWh valorisés par cogénération fin 2023 (contre 300 fin 2018), soit + 180 GWh.
Plan d'action régional
La concrétisation de ces objectifs passera par un plan d’action régional décliné selon six axes majeurs : renforcer la mobilisation des intrants et la qualité du retour au sol des digestats ; faciliter l’émergence et l’aboutissement des projets ; adapter l’infrastructure gazière ; sécuriser les nouveaux projets en capitalisant sur le retour d’expérience ; développer l’offre technique régionale tout au long de la chaîne de valeur ; expérimenter et innover afin de faire progresser la méthanisation et l’adapter aux évolutions du marché.