Sohaïb El Outmani espère lancer un premier tour de table financier dans un an.
UGA
Accompagnée par la SATT Linksium et par Grenoble INP - UGA, la société grenobloise Entroview commence à faire le tour des grands intervenants de la filière des batteries électriques rechargeables.
Le jeune chercheur entrepreneur Sohaïb El Outmani a décidé de s’attaquer à la question récurrente de la faisabilité et de la fiabilité des batteries (performance et sécurité). Il a ainsi mis au point une méthode pour estimer les données thermodynamiques en temps réel des packs de cellules. Issue des résultats de sa thèse menée en cotutelle entre le GIPSA-lab (Grenoble INP - UGA, UGA, CNRS) et l’Université de technologie de Nanyang (NTU) à Singapour, elle permet d’obtenir une meilleure connaissance de l’état de la batterie, ce qui en permet une utilisation plus efficace et sûre.
Certains grands opérateurs français et européens, porteurs de ses fameuses gigafactories, observent avec attention l’évolution d’Entroview. Mais toute la difficulté pour la jeune société est de démontrer sa pertinence technologique et, dans un second temps, la logique économique de son modèle.
Entrer en relation avec les grands noms du marché
« Nous avons des contacts, c’est certain, mais nous ne pouvons avancer dans des partenariats car nous intervenons en bout de chaîne de fabrication. » Et, faute d’usine, Entroview ronge son frein. Mais Sohaïb El Outmani, avec son associé Gaétan Depaepe, a déjà ciblé « un marché plus mature » qui porte sur la détermination de l’état de charge de lignes de batteries, en particulier dans les énergies renouvelables et la régulation de fréquence des réseaux. Dernière cible potentielle : celle de la maintenance prédictive.
La start-up mesure la difficulté de se faire connaître et d’entrer en relation avec les grands noms du marché de la batterie. « Mais une fois en contact, ils sont intéressés. » Entroview est aujourd’hui soutenue par Bpifrance et devrait pouvoir bénéficier de la BFTE (Bourse French Tech Emergence). Elle vient de recruter son premier salarié et, d’ici un an, lancera un premier tour de table financier.
Cet article a été publié dans le numéro 2469 de Bref Eco.