Pour cet avion électrique biplace, compter 1 mn de charge à 380 Volts pour 1 mn de vol avec une autonomie de 45 à 60 minutes maximum.
A.R.
Petit avion mais grand symbole. Les écoles de pilotage de l’aéroport de Bron ont reçu leur premier avion électrique. Pas de bruit, pas de CO2. Un premier (petit) pas vers le futur.
« C’est l’aboutissement local d’une trajectoire nationale », se félicitait Jean-Luc Charron, président de la Fédération Française de l’Aéronautique, mardi, lors de l’arrivée officielle du premier avion électrique sur l’aéroport de Bron. Il s’agit d’un biplace Pipistrel Velis Electro fabriqué en Slovénie. « Le seul à avoir reçu une certification de l’Agence européenne de la sécurité aérienne. Il y a en a une centaine dans le monde dont 33 en France », précisait Jean-Luc Charron. L’un d’eux sera donc désormais utilisé à Bron.
Une division du bruit par trois
Financé par Vinci Airports, la Région (via l’Académie Aéronautique et Spatiale), les communes de Bron, Chassieu, Saint-Priest et Décines et le Centre interclubs Lyon Bron auquel il est destiné, cet avion-école n’émet pas de CO2 et permet un vol presque silencieux. Le seul bruit généré est celui de l’hélice, soit 60 décibels, ce qui correspondrait à une division par trois du bruit perçu. Intéressant pour le vol mais aussi et surtout pour les tours de pistes des élèves pilotes, même si l’effet est pour l’instant marginal puisque les aéroclubs disposent sur le site d’une quarantaine d’avions.
Mais il s'agit peut-être là d'une première pierre vers le transport aérien du futur. Un futur est encore lointain cependant. Selon Jean-Luc Charron, il n’existe pas encore d’avion électrique plus gros en exploitation. « Les plus gros ne pourront pas fonctionner avec une batterie », prévient-il. Il s’agira sans doute de technologies hydrogène. Une centaine de projets est identifiée dans le monde dont environ 20 sont parvenus au stade des essais de vol. Près de Grenoble, la société Aviathor mise quant à elle sur le rétrofit d’avions existants « mais elle n’a pas encore de certification », note le président de la FFA.
Prochaine étape de décarbonation : une centrale solaire pour Saint-Exupéry
L’arrivée de cet avion électrique était aussi l’occasion pour Vinci Airports, qui exploite l’aéroport de Bron et surtout celui de Saint-Exupéry, de rappeler sa politique environnementale. Sur l’ensemble de son réseau, l’exploitant annonce avoir baissé ses émissions de CO2 de 44 % depuis 2018. « Cet hiver, nous avons diminué notre consommation de gaz de 40 % et notre consommation d’électricité de 15 % » rappelait, Nicolas Notebaert, directeur général de Vinci Concessions et président de Vinci Airports. Le concessionnaire affiche même un objectif de 0 émission nette en 2026 pour Saint-Exupéry. Les prochaines avancées ? Une centrale photovoltaïque, des opérations de compensation carbone (plantation d’arbres) mais aussi des travaux sur les carburants d’aviation durable et l’hydrogène.