L’enfouissement de la canalisation répond à des objectifs environnementaux et esthétiques.
David Gandaubert
Chargée de la distribution d’électricité (6.500 points de livraison) et d’eau sur le territoire communal, la régie électrique de Tignes ajoute une nouvelle corde à son arc.
Elle est, depuis 2014, l’associée majoritaire (66 %) de Tignénergies aux côtés de la société savoyarde Sumatel (La Bâthie) qui détient les 44 % restants. Forte d’un capital de 600.000 euros, Tignénergies est une SAS dédiée à la production d’énergies renouvelables. En cours, sa première réalisation doit permettre de produire 10 millions de kWh, soit près de 15 % de la consommation totale de la station de Tignes et de ses 28.000 lits touristiques. « Remontées mécaniques comprises, précise Bernard Genevray, son président. Au printemps, lorsque la production sera forte et la consommation faible, le surplus d’énergie sera revendu à EDF. »
La centrale, qui table sur un chiffre d’affaires annuel d’1 million d’euros, représente un investissement de 6,5 millions d’euros. Retardée par les importantes quantités de neige, sa construction a nécessité des mesures environnementales importantes : transplantations d’espèces protégées, pose de filets de protections pour les batraciens, etc. « Pour respecter le calendrier fixé, le chantier a été réorganisé avec le déploiement de davantage de moyens techniques et humains », poursuit Bernard Genevray.
Opérationnelle fin 2019
Confiés au bureau Hydrétudes (Argonay) et à l’entreprise Mauro (génie civil et pose de canalisations), les travaux consistent à construire, au bord du lac de Chevril, une centrale hydroélectrique qui turbinera l’eau captée 240 mètres plus bas, au niveau du ruisseau des Combes. Longue d’1,8 km, la canalisation en fonte est enterrée dans une tranchée qui abrite aussi une canalisation d’eau potable.
L’aménagement, qui a nécessité trois années d’instruction, devrait être opérationnel fin 2019. D’autres opérations sont dans les cartons de Tignénergies qui a décidé de se focaliser sur la Haute-Tarentaise. Une convention a déjà été signée avec la régie électrique de Villaroger, implantée à proximité, pour la construction et l’exploitation d’une centrale hydroélectrique sur son territoire. Un projet similaire est en réflexion avec la régie électrique de Sainte-Foy.
Cet article a été publié dans le numéro 2342 de Bref Eco.