« Il faut aussi prendre en compte l’impact d’eaux plus chaudes sur l’aspect bactériologiques des rivières. Il faut penser le futur avec un Rhône sans alimentation glaciaire, sauf en provenance du Mont Blanc », alerte Martial Saddier, président du comité de bassin Rhône-Méditerranée.
Tous les deux ans, l’Agence de l'eau présente l’état des rivières en Rhône-Alpes et les marges de progrès pour améliorer encore la qualité de l’eau.
A ce jour, l'Agence indique que 52 % des rivières sont en bon état écologique et 81 % des nappes souterraines en bon état chimique. La présence des pesticides en concentration excessive reste la première cause de dégradation des nappes souterraines. Les secteurs très urbanisés ou concernés par l’agriculture intensive, comme la moyenne vallée du Rhône, l’ouest lyonnais et le Beaujolais, ainsi que les bassins historiquement industrialisés sont les plus touchés par les pollutions. « L’Agence démarche les industriels pour qu’ils réduisent les rejets directement à la source », insiste Laurent Roy, directeur général de l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse.
Autre projet soutenu par l’agence, en Isère : la maison Cholat, industriel de la meunerie, a créé le label “éc-eau responsable“ et des contrats d’approvisionnement avec les agriculteurs, basés sur des prix garantis. En contrepartie, l’agriculteur s’engage sur un cahier des charges exigeant d’un point de vue environnemental et protecteur pour la ressource en eau, sans glyphosate, sans désherbage chimique ni fertilisation pilotée. Cette opération de 113.000 euros a pu compter sur les aides de l’Agence à hauteur de 72.000 euros.
Opération collective Arve Pure en Haute-Savoie
Certaines opérations collectives mobilisant les collectivités et le tissu industriel local permettent une très nette amélioration de la qualité des milieux vis-à-vis des pollutions toxiques. En Rhône-Alpes, le contrat Arve Pure en Haute-Savoie a permis, en dix ans, d’engager 31 millions d’euros de travaux portés par les entreprises et les élus du bassin-versant de l’Arve, avec une aide de 18,3 millions d’euros de l’agence de l'eau. 712 entreprises ont ainsi été accompagnées pour diminuer leurs rejets de métaux, hydrocarbures, solvants, pesticides ou micropolluants. Résultat : la pollution métallique de l’Arve ne dépasse plus les normes autorisées. Un nouveau contrat Arve Pure 2022 et un nouvel investissement de 7 millions d’euros d’aides de l’Agence prévoit d'améliorer l’utilisation de l’eau dans un périmètre d’intervention élargi à la vallée du Giffre et à la communauté de communes du Genevois.
L'agence de l'eau intervient dans le cadre d’un programme d’intervention 2019-2024 qui fixe les grandes priorités d’actions pour six ans et dispose pour cette période d’une capacité d’aide annuelle d’environ 440 millions d’euros, dont un tiers pour la zone Rhône Méditerranée Corse. « Nous recherchons les bons projets à accompagner », ajoute Laurent Roy.