De gauche à droite : Pascal Blain, directeur régional de Pôle Emploi ; Pascal Mailhos, préfet ; et Laurent Wauquiez, président d'Auvergne Rhône-Alpes.
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La Région Auvergne-Rhône-Alpes a été retenue pour une expérimentation novatrice : le pilotage de l’action de Pôle Emploi à l’échelle régionale. Un test de décentralisation à suivre de près.
La réalité du marché de l’emploi est connue : d’un côté, des demandeurs trop nombreux, bien que le taux de chômage soit en baisse structurelle ; de l’autre, des entreprises qui veulent recruter mais ne trouvent pas les compétences voulues. Industrie, numérique, restauration-hôtellerie, services à la personne, BTP, transport, etc. : on ne compte plus les secteurs en tension !
Une petite révolution
Six Régions, dont Auvergne Rhône-Alpes, ont été retenues par le Premier ministre pour tester, pendant deux ans, le pilotage régional de l’action de Pôle Emploi et la coordination de l’ensemble des offres de formation professionnelle sur leur territoire. Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne Rhône-Alpes, le préfet Pascal Mailhos et le directeur régional de Pôle Emploi Pascal Bain (1), ont récemment présenté l'expérimentation et expliqué en quoi elle était une petite révolution.
Nous allons évaluer systématiquement tous les centres de formation, en fonction du taux de retour à l’emploi qu’ils affichent, et nous financerons les plus performants.
Le pilotage de la Région consistera d’abord à mutualiser les connaissances et données disparates du marché du travail, à travers un Observatoire des offres d’emploi en temps réel, afin de mieux répondre aux besoins des entreprises, et d’adapter le financement des formations nécessaires. En la matière, Laurent Wauquiez est catégorique : « Priorité absolue sera donnée aux formations pour les métiers en tension ». Il poursuit : « Nous allons évaluer systématiquement tous les centres de formation, en fonction du taux de retour à l’emploi qu’ils affichent, et nous financerons les plus performants. Nous voulons élaguer tous les stages parking dont la seule utilité est d’abaisser les statistiques du chômage. Nous serons aussi plus sévères avec les gens qui se formeront : la formation, financée par l’argent public, est un droit mais elle impose aussi des devoirs ».
Enfin, le président d’Auvergne Rhône-Alpes entend travailler avec les Départements « afin de proposer aux personnes au RSA des formations aux métiers qui recrutent, pour un véritable retour à l’emploi ».
Un comité régional pour l’emploi sera mis en place et doté d’un secrétariat permanent qui pilotera les actions, suivra leurs impacts et les ajustera. La nouvelle Agence Régionale de l’Orientation sera, quant à elle, chargée d’informer les jeunes, assez tôt, sur les secteurs créateurs d’emplois… et ceux qui le sont moins.
Décentralisation
Ce pilotage commun de la formation « sera désormais effectué à partir du terrain, au plus près des besoins des entreprises du territoire et non plus depuis Paris », se réjouit Laurent Wauquiez. Chaque année, ce sont 360 millions d’euros qui sont consacrés à la formation professionnelle en Auvergne-Rhône-Alpes, par l’Etat et par la Région.
(1) Avec 5.700 collaborateurs dans 95 agences, Pôle Emploi assure plus de 50 % des recrutements en Auvergne-Rhône-Alpes.