Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement (France 2030).
Bfm Lyon
Bref Eco s’associe à BFM Lyon pour le rendez-vous télé de l'économie lyonnaise, Lyon Business. Chaque mardi à 17 h 45, retrouvez en direct l'interview d'un décideur économique qui fait l’actualité. Cette semaine, c'est Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’investissement, présent à Lyon pour le salon Pollutec qui fait un bilan du plan France 2030.
Bruno Bonnell était présent ce mardi à Lyon pour l'ouverture du salon Pollutec, dans le cadre d'une conférence sur le thème de la décarbonation et de la réindustrialisation, « deux sujets qui doivent se faire en même temps », explique le secrétaire général pour l’investissement car cela « répond évidemment à des enjeux climatiques, mais également à des enjeux économiques ».
Générer nous-même notre propre énergie décarbonée, c'est s'assurer quand même de la souveraineté énergétique et puis économique
« On voit bien les difficultés, les limites qu'on a eues avec le gaz et le pétrole récemment. Donc générer nous-même notre propre énergie décarbonée, c'est s'assurer quand même de la souveraineté énergétique et puis économique (...) C'est un peu le double effet kiss cool : moins importer et plus exporter, donc cela a un impact économique ! »
21 milliards d'euros déjà engagés dans 3.000 projets
Deux sujets sur lesquels intervient le plan France 2030, doté de 56 milliards d'euros : « ça paraît énorme comme chiffre, explique Bruno Bonnell, mais ça couvre tellement de secteurs ! Et c'est uniquement centré sur l'innovation avec deux grands paramètres : 50 % de ces financements doivent contribuer à diminuer considérablement l'empreinte carbone ; et 50 % doivent aller vers les entreprises émergentes, c'est-à-dire les TPE, les PME, les ETI, pas simplement les grands groupes ! »
30 % pour la région
À ce jour, 21 milliards d'euros ont déjà été engagés par France 2030 : « Cela correspond à 2.000 entreprises accompagnées et 3.000 projets car des entreprises ont plusieurs projets. Cela a un gros impact sur tout le territoire ! Auvergne-Rhône-Alpes représente quasiment 30 % des engagements. Ce sont 4,5 milliards qui ont été déjà engagés sur la région avec deux grosses polarisations qui sont le Rhône et l'Isère, mais pas que ! Par exemple, dans le Cantal, nous avons accompagné le projet Biose qui fait de la fermentation ».
On est bien en ce monde de la néoindustrialisation qui va nous faire gagner
En outre, pour un euro engagé par l'État, 1,9 euro est engagé par des privés, ce qui crée une véritable dynamique selon Bruno Bonnell qui explique : « ça dérisque pour les investisseurs, notamment dans le cas de la décarbonation qui coûte très cher. Passer à l'échelle de la décarbonation, ça va coûter des milliards, donc l'État dérisque et en même temps encourage à trouver des nouveaux procédés. On est bien en ce monde de la néoindustrialisation qui va nous faire gagner ».
Dans la région, France 2030 accompagne par exemple le projet de STMicroelectronics pour augmenter de façon considérable sa capacité à produire des microprocesseurs utilisables dans toute l'industrie. « C'est un gros effort de près de 3 milliards d'euros de France 2030 pour 14 milliards d'euros d'investissements global ». Dans le Puy-de-Dôme, France 2030 accompagne le projet Wisamo porté notamment par Michelin pour équiper les bateaux et tankers d'une « aile gonflable qui va permettre de gagner 30 % de l'énergie, un peu comme un kite surf. C'est absolument formidable comme projet ». Dans l'Ain, à Oyonnax, France 2030 travaille avec l'entreprise Maire pour développer un filtre français sur l'hydrogène.
À Lyon, Bruno Bonnell cite l'Opéra de Lyon qui a travaillé avec d'autres opéras en France pour diminuer l'empreinte carbone des décors : « Ça paraît idiot, mais chaque fois qu'il y a un opéra qui se déplace, on refait entièrement le décor parce que rien n'est standard. Ils ont fabriqué une espèce de lego de l'opéra qui fait que chaque opéra pourra faire son décor pour un Roméo et Juliette qui sera jouée à Paris ou à Lyon ou à Strasbourg avec une économie d'énergie ».