Le créneau de Gilles Saubin, le fondateur de YupWeGo : assurer correctement les globe-trotters.
La start-up lyonnaise YupWeGo, qui propose une assurance sur mesure aux globe-trotters, connaît un début d’année tonitruant. Sa recette : le paiement à la journée et le choix du niveau de garantie par type de pays.
Gilles Saubin se définit lui-même comme un globe-trotter. Au début de sa carrière (dans la pub), il a effectué beaucoup de déplacements professionnels qu’il prolongeait avec son sac à dos. Il s’est également rendu régulièrement au Burkina Faso pour une association de scolarisation d’enfants défavorisés. Puis, tout en poursuivant ses voyages personnels, il a changé de métier pour intégrer l’assurance. Il s’est alors rendu compte d’une faille majeure dans le système : partant à l’aventure sans date de retour, la communauté des globe-trotters partait, de fait… sans assurance. « Il est très difficile pour un assureur d’assurer quelque chose d’incertain et aucun n’a de solution pour un voyage sans date de retour. C’est ce à quoi j’ai voulu répondre en créant YupWeGo fin 2018 » explique-t-il, hébergé avec six de ses salariés au Hub 612 de Lyon, l’accélérateur de la Caisse d’Épargne Rhône-Alpes (trois autres sont installés à San Francisco).
Payer son assurance à la journée
Via une appli mobile, YupWeGo permet au voyageur de payer son assurance à la journée. Ainsi, en cas de non départ, rien n’est dû. Et lorsque le voyageur rentre chez lui, il résilie l’assurance en un clic.
L’autre grande faille du système assurantiel des voyages, selon Gilles Saubin, c’est l’inadaptation des plafonds de remboursement selon les pays. « Les plafonds se situent souvent à 200.000 euros. Dans l’assurance, j’ai connu une personne renversée par une voiture à Toronto qui est reparti avec une facture de 550.000 euros de frais médicaux. En fait, le prix des frais médicaux est très variable d’un pays à l’autre. J’ai étudié ces frais dans les 193 pays. Cela m’a pris 1 an et demi ! »
Cette analyse l’a conduit à classer les pays en trois catégories afin de définir un plafond de remboursement adéquat pour les voyageurs en fonction de leur destination. En Europe, le plafond correspondant seulement à une surcomplémentaire, il est fixé à 80.000 euros. Dans la plupart des pays, à 300.000 euros. Et pour les pays les plus chers, il est à 1 million d’euros.
Changer d'option en passant la frontière
L’appli permettant de s’assurer jour après jour : le globe-trotter qui change de pays n’a qu’à modifier son option lorsqu’il passe la frontière. Et prochainement, le système pourrait gérer automatiquement le basculement grâce à la géolocalisation. Au final, le coût de cette assurance varie de 1 à 2 euros par jour pour les moins de 50 ans et de 3 à 5 euros pour les plus de 50 ans.
Levée de fonds de 1,5 million d'euros
Largement en recul avec la pandémie, l’activité de YupWeGo repart. La société voit son nombre d’assurés augmenter de 40 % par mois depuis la légère réouverture des frontières en novembre 2020. « 80 % de nos clients partent à Dubaï » note le fondateur qui estime que la crise aura sans doute changé durablement le comportement des voyageurs, des voyagistes et des assureurs.
Il espère en tirer profit et surfe sur l’effet « bon plan » de YupWeGo. Une levée de fonds de 1,5 million d’euros est prévue dans quelques semaines auprès d’un capital-risqueur européen qui avait déjà investi 800.000 euros. YupWeGo vient enfin de remporter le Prix de la première édition des Blue Ocean Awards Auvergne Rhône-Alpes, concours qui récompense les entreprises créatrices de nouveaux marchés.