Créée en 2009 par Grégoire Thomas et son frère Alexandre, la start-up antiboise Flying Eye, spécialisée dans l’assemblage de drone ainsi que dans le développement de solutions clefs en main, expérimente et ouvre de nouvelles voies dans l’utilisation de ses engins volants. Drones pour l’archéologie et pour le secteur de l’éolien, nouveau système de limitation d’impact, services de mise à disposition de drones avec pilote pour les promoteurs immobiliers, les sociétés de l’audiovisuel… et création d’un incubateur sont autant de domaines qu’elle explore et développe.
Depuis le début de cette année, Flying Eye a développé une vingtaine de solutions complètes associant un drone à des programmes informatiques pour répondre à des clients issus notamment des secteurs de l’audiovisuel et de l’inspection de sites ou d’infrastructures. Elle a notamment élaboré cette année un système destiné à l’inspection des pales d’éoliennes. Cette solution développée pour Plasteol, une filiale de Plastinnov, permettra d’assurer la maintenance in situ d’un parc éolien à l’aide de drones.
L’an dernier, elle a élaboré pour le CNRS de Toulouse un appareil fonctionnant par thermographie destiné à réaliser de la prospection archéologique. Ce projet était mené dans le cadre du programme Archéodrone. Elle vient également de contracter un marché avec ERDF pour réaliser dans le courant de cet été une prestation visant à diagnostiquer des panneaux photovoltaïques par thermographie.
Autre nouveauté cette fois sur le créneau de la sécurité : la start-up a conçu un nouveau système de limitation d’impact. "En scénario S3, c'est-à-dire en ville dans une zone peuplée, il faut embarquer sur les drones un système de limitation d’impact qui est en quelque sorte un parachute, pour éviter de blesser quelqu’un ou de créer des dommages matériels. Nous avons développé un système sophistiqué à déclenchement pyrotechnique qui, associé à un coupe-circuit, fonctionne de manière autonome. En cas de panne complète de la télécommande ou du drone, le système se déclenche", précise Grégoire Thomas. Le nouveau système est déployé depuis le début de cette année. Une réflexion est en cours en vue de le commercialiser en B to B.
La création d’un incubateur à Sophia-Antipolis est également à l’étude. "Depuis plusieurs mois, le nombre de personnes que nous formons pour piloter des drones est en constante augmentation. La plupart de nos stagiaires parmi lesquels on retrouve des caméramans, des intermittents du spectacle et des salariés en reconversion sont de futurs créateurs d’entreprises. Nous étudions actuellement le projet de créer un incubateur d’entreprises qui verrait le jour à Sophia-Antipolis pour pouvoir porter les projets de nos clients en leur apportant notre connaissance technique. L’idée est de créer des synergies en concentrant sous un même toit des compétences différentes qui peuvent s’avérer complémentaires et dynamisantes." Dans le meilleur des cas, l’incubateur pourrait ouvrir ses portes fin 2013. Une levée de fonds pourrait être réalisée pour mener à bien ce projet…
Flying Eye se démarque également des autres fabricants de drones français en mettant à disposition de ses clients sa flotte d’appareils avec pilotes. Elle fait actuellement une percée sur le secteur de l’immobilier haut de gamme. Certains promoteurs de la Côte d’Azur utilisent ses services pour commercialiser des propriétés luxueuses. La société assure également le montage et la réalisation du film qui accompagne le vol du drone. Une villa de Cannes Californie a ainsi été vendue à un Iranien après une simple visite virtuelle.
La flotte de drone est également mise à disposition des sociétés de l’audiovisuel, principalement pour la réalisation de films institutionnels. La société a d’ailleurs participé récemment à un tournage d’un spot publicitaire pour Mercedes.
Pascal Burgues
Photo : Les photographies sont prises par le CineCopter II, fleuron de la flotte de Flying Eye.
Sud Infos n° 830 du 24/06/2013