Nommé en septembre 2021, le président de l’École des Mines de Saint-Étienne travaille à la définition de la stratégie de développement de l’école d’ingénieurs à horizon 2030 pour notamment servir l’industrie, la santé et l’internet des objets (IoT).

Quels sont vos axes de travail pour définir le plan stratégique de l’École des Mines de Saint-Étienne, qui sera déployé à partir de septembre 2022 ?

Dominique Poiroux : Mon rôle est d’envisager le développement de l’école selon plusieurs axes. Quelle taille devons-nous atteindre pour grimper dans les classements internationaux et français, tout en maintenant la spécificité d’un enseignement sur-mesure pour les étudiants ingénieurs ? Comment capitaliser sur la tradition d’innovation et de recherche de l’école pour attirer les talents internationaux, des enseignants-chercheurs et des élèves ? Comment appréhender les sujets essentiels pour la société comme la transformation digitale des entreprises et de notre propre établissement, et l’accompagnement des thématiques stratégiques de l’école que sont l’industrie du futur, la santé du futur et l’IoT, selon l’attente des marchés dans dix ans.

Quel sera le rôle des plateformes technologiques de Mines Saint-Étienne, comme celle implantée sur le Campus Région du numérique, par exemple ?

Dominique Poiroux : Mines Saint-Étienne est engagée dans son approche plateformes technologiques et usine-école autour du triptyque formation/recherche/conseils aux entreprises. La question soulevée dans la définition de la stratégie de l’École est de savoir jusqu’où les développer et avec quelles alliances et associations, pour faire rayonner les trois thématiques de l’école.

Je crois dans le progrès technologique maîtrisé au bénéfice du bien-être des populations

Comment appréhendez-vous cette notion d’alliance, tant du côté des entreprises qu’avec les établissements d’enseignement supérieur ?

Dominique Poiroux : Les entreprises collaborent déjà de façon très étroite avec l’école. Le conseil d’École, renouvelé à l’automne 2021, s’appuie sur six personnalités compétentes que j’ai proposées. Parmi elles, figurent Geneviève Jury, directrice générale d’HEF Groupe, une entreprise déjà très présente au côté de Mines Saint-Étienne, François Karche, directeur de la supply chain du groupe Thuasne, et Nicole Pelouzet, de STMicroelectronics.

Quant aux collaborations académiques, l’école privilégie les alliances avec des établissements français et internationaux qui comptent dans leur domaine. Dès septembre 2022, cinquante étudiants démarreront un cursus dispensé par Mines Saint-Étienne et emlyon business school. Former des ingénieurs-managers est essentiel. Nous travaillerons aussi à nouer des relations avec une école de design car le design industriel est également au cœur des problématiques du futur.

Vous évoquez une attention personnelle sur le sujet de la santé du futur. Pourquoi ?

Dominique Poiroux : Polytechnicien ingénieur généraliste du Corps des Mines, j’avais cependant hésité à faire médecine. Je crois dans le progrès technologique maîtrisé au bénéfice du bien-être des populations. Durant plus de vingt ans au sein du groupe Danone, j’ai participé à plusieurs missions de management de l’innovation, de la science et de la recherche, tout au long de la chaîne de valeur de l’industrie. Franck Riboud, alors Pdg de Danone, m’avait proposé d’intégrer des activités de nutrition plus spécialisées et médicales pour renforcer la mission santé du groupe. Désormais dans un rôle d’accompagnement et de transmission, j’ai aussi créé le fonds Healthynvest à Paris, qui travaille avec plusieurs fonds d’investissement dans la santé et la nutrition.

Cet article a été publié dans le numéro 2494 de Bref Eco.

BIO EXPRESS

1963 : Naissance

1983‑1986 : École polytechnique

1986‑1989 : Mines Paris Tech

1995‑1997 : Directeur du cabinet de François Aubert, ministre de la Recherche

A partir de 1999 : Directeur de la recherche et du développement du Groupe Danone

Jusqu’en juin 2021 : Président de l’activité nutrition de Danone

Depuis août 2021 : Président de Healthynvest et du conseil d’école de Mines Saint-Étienne