Laurent Duc, président de l'Umih Rhône,veut que Lyon mette en place un numéro d’enregistrement pour les chambres airbnb.
JFB
Venu présenter le bilan de la saison estivale, Laurent Duc, président de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie (UMIH) du Rhône, a surtout insisté sur la nécessité de contrôler les activités de la consommation collaborative du type Airbnb.
Les premiers mois de la saison estivale 2017 ont été relativement satisfaisants en matière de fréquentation. Sauf qu’en matière économique, l’UMIH constate que cette fréquentation s’est opérée au prix d’une dégradation sensible des ratios d’exploitation.
En juin, le prix moyen par chambre a chuté de 22,3 % (109,20 euros en 2016, contre 85,40 euros en 2017), alors que le Revenu par Chambre disponible (Revpar, véritable baromètre de la santé du secteur) a diminué de 25 %, toutes catégories confondues.
Le mois d’août, qui n’est pas traditionnellement un mois fort sur l’agglomération, a connu un taux d’occupation moyen de 55 %, en dépit du Mondial de bridge (3.000 participants). « On se demande bien où ils ont pu descendre ? » s’interroge Laurent Duc, qui lorgne du côté des hébergements de type airbnb.
6 500 chambres à Lyon
Ces derniers temps, l’offre n’a cessé d’augmenter à Lyon : « Nous sommes passés, en cinq ans, de 10.500 chambres d’hôtels à 14.000. Maintenant, le secteur doit faire face, en plus, à 6 500 chambres issues de la consommation collaborative », relève Laurent Duc.
Nous reversons 6,5 millions d’euros de taxes de séjour sans lesquelles l’Office du Tourisme de la Métropole ne vivrait pas
Comme ailleurs, il s’agit d’une concurrence que les professionnels de l’hôtellerie aimeraient bien voir davantage encadrée. « Nous percevons et reversons environ 6,5 millions d’euros de taxes de séjour, sans lesquelles l’Office du Tourisme de la Métropole ne vivrait pas », ajoute Laurent Duc qui souhaite la mise en place d’un numéro d’enregistrement pour ces chambres.
Par ailleurs président de la branche « Hôtellerie » de l’UMIH au niveau national, Laurent Duc connaît bien le sujet. Il s’appuie notamment sur l’expérience parisienne qui mettra ce système en place à partir d’octobre. Anne Hildago a déjà embauché 25 contrôleurs pour sanctionner les abus. A Lyon, les choses semblent aller moins vite : « On parle même d’une hausse des taxes de séjour », regrette Laurent Duc qui demande une application lyonnaise au 1er janvier 2018.
Pour autant, les investisseurs professionnels ne boudent pas la ville pour l’instant. Selon le président de l’Umih du Rhône, « environ 1.000 nouvelles chambres devraient voir le jour dans les trois ans à venir. »