La société iséroise ILO Technology, entrée avec discrétion dans le monde du chauffage pour le bâtiment et l’industrie avec ses films souples rayonnants, vient de lever 2 millions d’euros.
Avec ses films souples rayonnants, la société iséroise ILO Technology entrait avec discrétion, il y a quelques années, dans le monde du chauffage pour le bâtiment et l’industrie. Aujourd’hui, elle apparaît au grand jour : elle vient de lever 2 millions d’euros auprès de Capital Export et se rapproche d’Hora, un autre acteur du chauffage.
C’est une innovation qui est à l’origine de la création de l’entreprise, en 1996, par Christophe Bietrix. Prenez deux films plastiques, entre lesquels vous insérez une très fine couche d’aluminium (9 microns) gravée à l’aide d’un process chimique ; ajoutez une connexion et un câble, et vous obtenez un système de chauffage souple et adaptable à tous types de supports (en réalité, on compte 14 étapes possibles).
Un système rayonnant qui ne réchauffe pas l’air, comme le fait un convecteur, mais les corps solides présents dans son environnement. Comme le soleil. Les films, plus souples et légers que des radiateurs ou des panneaux, sont ainsi utilisés dans le bâtiment : intégrés dans un faux plafond, le sol ou les murs, sur une plaque métallique qui servira de sèche-serviettes, sur un radiateur en verre ou en céramique, des panneaux décoratifs ou sous forme de tapis chauffant…
Leurs applications semblent innombrables : chauffage des voitures de trains (Alstom est client d’ILO), des cabines de sauna ou de bateaux, des abris de chantiers, mais encore des batteries de voitures électriques, des défibrillateurs, du mobilier de salle de bain (désembuage de miroirs) et, pourquoi pas, de vêtements utilisés contre le froid, de couveuses…
Fabriqués dans une usine de 3 000 m2 à Crémieu, les films chauffants d’ILO n’ont guère de concurrents : Christophe Bietrix affirme les compter sur les doigts d’une main… dans le monde. Le dirigeant a su séduire Capital Export, un fonds d’investissement qui intervient auprès d’entreprises à fort potentiel de croissance à l’international*. Déjà présent dans douze pays totalisant près de 30 % de ses ventes, l’entreprise entend ainsi accélérer aux Etats-Unis et au Canada, en Europe et en Chine où elle possède déjà des filiales.
La croissance externe est aussi à l’ordre du jour. Preuve en est : Christophe Bietrix vient de prendre le contrôle de la société Hora. Cette société de Villeurbanne, elle aussi spécialisée dans les plafonds rayonnants, lui apporte d’autres technologies de chauffage, traitement de l’air et climatisation des bâtiments (hôpitaux, écoles, salles de spectacles, bureaux, etc.), ainsi qu’un réseau commercial complémentaire au sien.
“Selon les pays ou les types de construction, il est important de pouvoir proposer différentes solutions pour optimiser le confort et l’efficacité énergétique. Dans une maison, il peut être plus intéressant de coupler un chauffage hydraulique au rez-de-chaussée et des panneaux rayonnants à l’étage”, illustre Christophe Bietrix.
Le dirigeant peut désormais voir plus grand : de 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires cumulé en 2013, il vise les 11 millions, dès 2014, avec une cinquantaine de salariés. Et les vingt dans “quelques années”.
Didier Durand
@didierldurand
* Parmi les principaux souscripteurs de Capital Export : bpifrance, Caisses d’Epargne, Banque Palatine, caisses de retraite, etc.
Photo : ©Prestyl. Ceci n'est pas un tableau… c'est un radiateur.
Bref Rhône-Alpes n° 2162 du 28/05/2014
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