L'isolation par l'extérieure, via des "murs-manteaux", met en œuvre des matériaux biosourcés : ouate de cellulose et bois du Forez.
A.R.
La première phase de la réhabilitation du Parc du moulin à Vent à Vénissieux – devenu Green Campus Park - a pris fin cet automne. Tous les bâtiments destinés à être conservés ont bénéficié d’une rénovation énergétique selon une technique originale. Prochaine étape : la construction d’un nouveau bâtiment de 6 000 m².
L’opération avait été annoncée en 2019. Le groupe Perial avait vendu 28 bâtiments du parc du Moulin à Vent (soit 34 000 m²) à la SAS Green Campus, constituée par la société d’investissement Omnes Capital (Paris) via son fonds Construction Energie Plus, la mutuelle du BTP L’Auxiliaire (Lyon), la Foncière Magellan (Paris) et le promoteur Patriarca (Rhône/Chassieu). Objectif : transformer un parc vieillissant, construit dans les années 1980, en vitrine de performance écologique, apte à convaincre les entreprises d'en rester locataires. Le programme est long et ambitieux : réhabiliter 17 000 m², déconstruire 17 000 m² et reconstruire 39 000 m². Le tout agrémenté d’un nouveau plan de circulation, d’un nouvel environnement paysager et de nouveaux services.
La technique des murs-manteaux
Où en est-on aujourd’hui ? « 99 % des réhabilitations sont réalisées », explique Daniel Cochet, directeur technique chez Patriarca. Concrètement, tous les bâtiments en R +1 ont été isolés par l’extérieur. Les toits ont été parés de polyuréthane, choisi pour sa légèreté. Et toutes les façades ont reçu une couche de ouate de cellulose. La technique choisie pour cette isolation est pour le moins originale. Des panneaux incluant les façades en bois du Forez, l’isolant et les menuiseries, assemblés en usine (à Bressuire/Deux-Sèvres), ont été apportés sur place et apposés contre les murs tout en reposant sur les fondations. « C’est la technique des murs manteaux », rappelle Daniel Cochet.
Cette option a permis de travailler très vite. Cette vitesse a même été démultipliée lors du premier confinement en 2020, lorsque de nombreux chantiers intérieurs étaient fermés et que les équipes ont pu se concentrer sur le Green Campus.
Parallèlement, toutes les sources lumineuses ont été remplacées par des led tandis qu’un travail était réalisé sur les réseaux d’eau. « Au départ, nous pensions séparer les eaux usées et les eaux pluviales », se souvient Daniel Cochet. L’opération aurait demandé de coûteux investissements. « Finalement, nous avons choisi une autre option : les eaux de pluie captées sur les toits se déversent sur chaque parcelle. L’eau pénètre rapidement et nous n’avons pas rencontré de problème en surface. »
Performance du futur
Cette première phase de réhabilitation s’est achevée avec un peu d’avance. Elle engendrerait une économie d’énergie de 50 à 65 % (selon les bâtiments). « La performance est déjà supérieure à celle demandée par le Décret tertiaire pour 2050 », se réjouit le directeur technique.
Une conciergerie a par ailleurs été implantée dans un bâtiment et des food trucks ont été invités à s’installer, en attendant le retour d’un restaurant.
La prochaine étape consistera à construire un nouveau bâtiment de 6 000 m² sur une parcelle vierge. « Le lancement des travaux sera fonction de l’avancement de la commercialisation ». Puis tous les bâtiments de R0 seront déconstruits, progressivement, au rythme du relogement des entreprises. « Financièrement, il n’est pas intéressant de les réhabiliter. Ils seront remplacés par des bâtiments R +2 », conclut Daniel Cochet.
Tout s’achèvera par un travail paysager, dans quatre ans environ. L'ensemble développera alors 56 000 m² contre 34 000 m² actuellement.