claude thomas
Le syndicat intercommunal du lac d'Annecy se montre précurseur dans le domaine de la méthanisation. Il est l'un des premiers en France à avoir investi dans cette énergie verte et le seul à exploiter directement l'installation.
Depuis le 10 janvier dernier, le Syndicat intercommunal du lac d'Annecy (Sila) produit du biométhane qui est injecté dans le réseau de gaz naturel existant. Vendue à Engie dans le cadre d'un contrat d'achat de quinze ans, cette énergie verte va représenter une recette annuelle estimée à 1.6 million d'euros. Une somme qui vient s'ajouter aux économies générées par la baisse du volume de boues à traiter. Le retour sur investissement (14.5 millions d'euros) de cette unité de méthanisation devrait s'effectuer sur six ans.
Une bonne opération financière et environnementale
« Une bonne opération financière et environnementale », résume Pierre Bruyère, le président du Sila en rappelant que l'unité est l'une des cinq premières en France à produire du biométhane à partir des boues d'épuration. Et la seule à être directement gérée par un organisme public.
Ce projet méthanisation a été initié en 2008 avec une étude de faisabilité qui a démontré son intérêt économique et environnemental. Lancés au printemps 2014, les travaux se sont achevés fin 2016.
Implantée au siège du syndicat intercommunal, à Cran-Gevrier, l'unité comprend deux digesteurs de boues d’une capacité de 4.250 m3 chacun relié par un bâtiment abritant différents équipements (dispositif de prétraitement et d’épuration, pompes à chaleur, échangeurs boues entrantes/boues sortantes, chaudières de secours…).
Un gazomètre d’une capacité de stockage du biogaz de 2.400 m3, une torchère de sécurité et un poste d’injection du biométhane viennent compléter l'ensemble. Pensée pour que la méthanisation des boues soit la plus efficace possible, l'installation produira, à terme, 180 Nm3/h (normo mètre cube par heure).