Tanguy Fortin, confondateur de Anaquant, entend doubler son chiffre d'affaires en 2017.
Concevoir des méthodes d'analyse était la première étape pour Anaquant. Aujourd'hui, l'entreprise villeurbannaise se lance dans une solution innovante d'étalonnage.
Au sein de l’Institut des sciences analytiques de Villeurbanne, la société Anaquant, créée en 2014 par Jérôme Lemoine (50 ans), professeur d’université, et Tanguy Fortin (37 ans), docteur en chimie analytique, loue du « temps machine » pour concevoir des méthodes d’analyses qu’elle revend ensuite à des sociétés pharmaceutiques et de biotechnologie.
Sur ce business, Anaquant a réalisé en 2016 un chiffre d’affaires de 260.000 euros et devrait doubler son activité cette année. « Il y a cependant quelque chose qui est difficile à transférer, indique Tanguy Fortin, c’est la gestion des solutions d’étalonnage. En général, les utilisateurs utilisent une poudre de la molécule à doser, la dissolvent et la diluent. Lorsqu’il y a plusieurs molécules à mélanger, cela devient difficile et le risque d’erreur augmente. Nous avons créé un produit pour répondre à cette difficulté. »
Le Nespresso de la bioanalyse
Ce produit, c’est une bille de polymère (baptisée Readybeads) sur laquelle sont posées lesdites molécules. « La quantité de molécules est alors certaine, l’utilisation est simple et rapide, comme une capsule de café, et le produit se conserve à température ambiante, ce qui permet des expéditions faciles. Il y a certes un surcoût pour l’utilisateur mais il n’y a plus de gâchis de matière. »
Bientôt une offre standardisée
Commercialisées depuis septembre 2016, les billes sont fabriquées à façon avec les produits demandés par les clients qui font de la R & D. Mais très bientôt, Anaquant proposera un catalogue de produits standards à destination des laboratoires d’analyses médicales. Pour assurer la commercialisation (notamment en Europe) et la fabrication - cinq recrutements prévus - la société vient de lever 240.000 euros auprès des Health Angels Rhône-Alpes (HARA), association de business angels spécialisés dans le médical.
Un apport qui aura un effet de levier pour lever encore 500.000 euros auprès de Bpifrance et de banques et ainsi acheter des instruments qui permettront de gagner en autonomie. Dans les deux ans, ce sont les Etats-Unis qui seront visés.
Anaquant, qui emploie à ce jour sept personnes, prévoit de réaliser cette année un chiffre d’affaires de 500.000 euros.
Cet article a été publié dans le numéro 2297 de Bref Eco.