Michelin va travailler sur des pneus "Empreinte" à base de déchets.
Jimmy Hamelin / Michelin
Dans le cadre du plan de soutien à la filière automobile, le gouvernement mobilise 150 millions d'euros en faveur de la R & D. 27 projets ont été retenus par le Comité d’orientation pour la recherche automobile et mobilité (CORAM) dont plusieurs émanent d'industriels aurhalpins.
Chez Renault Trucks, deux projets sont concernés. L'un porte sur le développement de ponts électriques qui devraient améliorer les performances des futurs camions zéro émission à batterie ou à pile à combustible. « Cette innovation permettra au site de R & D de Lyon d’être un des leaders mondiaux sur cette technologie du futur qui remplacera la traditionnelle chaîne cinématique diesel par une solution électrique très compacte entre les roues. L’objectif est de réaliser les premiers prototypes qui valideront le concept pour fin 2021 ». L'autre projet concerne l’utilisation de l’hydrogène comme carburant dans un moteur à allumage commandé.
L'hydrogène dans la Vallée de l'Arve
Du côté de la Vallée de l'Arve, on s'intéresse aussi à l'hydrogène. Le groupe Pracartise a été retenu pour son projet portant sur une nouvelle génération de compresseurs d’air pour la filière hydrogène. En se focalisant sur le dispositif de compression/turbo-compression d’alimentation en gaz oxygène, l'industriel vise un double enjeu : une place de leader dans la conception et la fabrication des systèmes de mobilité de demain (neutres en carbone) et le maintien de l’emploi industriel en France.
Du côté de Grenoble, Plastic Omnium va collaborer avec ARaymond et le Cetim pour mettre au point des matériaux innovants et écoconçus pour une carrosserie intelligente. PO travaillera également, en association avec une entreprise innovante issue du CNRS, sur une solution de batterie avec une chimie disruptive sans importation de lithium ou de cobalt.
Toujours du côté grenoblois, Soitec va coordonner un consortium réunissant de grands groupes (Valeo Siemens eAutomotive (VSeA), Mersen, Saint-Gobain, Applied Materials France), une ETI (Soitec), une PME (Novasic) et des instituts de recherche (CEA-Leti, Laboratoire L2EP de Centrale Lille). Le Projet Mobi-SiC a pour objectif de développer et industrialiser des technologies françaises reposant sur des semi-conducteurs de puissance en carbure de silicium (SiC).
Chez ST Microelectronics, le projet « G-Mobility » vise à développer de nouvelles générations de transistors en technologie GaN moyenne tension (650 V) et haute tension (1200 V) adaptées aux performances et aux exigences des véhicules hybrides et électriques. Quant au projet « GaN4APF», il vise à accélérer l’adoption de la technologie GaN par le secteur automobile.
Des pneus à base d'écomatériaux
A Clermont-Ferrand, Michelin va poursuivre le développement de son pneu « Empreinte », fabriqué avec des écomatériaux issus de la valorisation de déchets (ménagers, industriels ou agricoles). Ce nouveau produit permettra de franchir un premier cap dès 2025/2030 avec la mise en place des premières filières complètes de recyclage pour approvisionner les usines Michelin en matériaux durables.
Les équipementiers ne sont pas en reste. Ainsi, EFI Automotive, présent sur les produits capteurs et modules mécatroniques embarqués, veut développer une plateforme d’actionneurs compacts, intelligents et connectés pour le marché des transmissions électrifiées.
Produire des véhicules propres
Le CORAM a validé la feuille de route technologique. Elle concerne, à court terme, les composants stratégiques pour la fabrication des véhicules électriques et hybrides rechargeables et, à moyen terme, les systèmes à hydrogène. Cette feuille de route donne un cap clair pour la France : devenir dans les dix prochaines années une des premières industries productrices de véhicules propres au monde.
150 M€ sont mobilisés dès 2020 dans le cadre du 3ème Programme d’investissements d’avenir (PIA) pour contribuer à l’effort de relance de la filière. Les 27 projets retenus pourront être financés par l’Etat, en contrepartie d’engagements et d’investissements des industriels. Les projets les plus avancés démarreront d’ici début septembre, après une phase d’instruction par l’Ademe et Bpifrance.