A Grenoble, la fièvre de la création d’entreprises et du transfert de technologie monte d’un cran, si l’on en juge par les objectifs que se sont donnés les promoteurs de Magellan, le nouveau programme d’aide à la création d’entreprise déployé par le CEA.

Comme l’explique Jean-Michel Gorian, directeur adjoint en charge de la valorisation : « Nous voulons multiplier au moins par deux le nombre de sociétés créées chaque année pour atteindre un volume de dix à quinze structures et ce, sur les dix prochaines années. » Le programme est ouvert à l’ensemble des collaborateurs, ainsi qu’aux porteurs externes dont le projet valorise une technologie développée au sein du CEA. Il propose un processus complet d’accompagnement à toutes les étapes du projet : formation à l’entrepreneuriat, maturation de l’idée puis incubation. L’objectif est bien de susciter plus de projets, de « mieux tirer parti des pépites technologiques » qui seront trouvées dans les domaines clés que sont la santé, les énergies et la microélectronique. Mais pas uniquement, car le CEA rappelle aussi que « la défense de l’emploi via les transferts technologiques est l’une de ses missions ».

Des levées de fonds facilitées

Depuis 1972, le bilan fait état de la création de près de 5.000 emplois pour plus de 220 entreprises lancées depuis le CEA de Grenoble. Et 70  % d’entre elles poursuivent l’aventure de départ. Plusieurs entreprises essaimées ont crevé l’écran ces derniers mois par le niveau de leurs levées de fonds, comme Aledia (80 millions d’euros) ou Diabeloop (31 millions d’euros), dont le directeur général et cofondateur Marc Julien, explique : « Pour les levées de fonds, l’ancrage au CEA est fondamental. Nous avons une croissance dans un cadre serein au sein du BHT2 de Minatec à Grenoble. Nous bénéficions d’une logistique physique et d’une sécurité pour nos technologies. Cette proximité amène de nouvelles idées qui pourront être développées. » Le premier appel à idées a été lancé en juin 2020, sous le parrainage de Giorgio Anania, CEO d’Aledia, start-up essaimée par le CEA sur le marché des Leds, peut-être future licorne.

Cet article a été publié dans le numéro 2435 de Bref Eco.