Objectif du consortium Black Cycle : faire en sorte que, d’ici cinq à six ans, près d’un pneumatique usagé sur deux en Europe soit incorporé dans le cercle vertueux mis en place.
Michelin
C’est une équipe Michelin basée au centre de recherches de Ladoux (Cébazat) qui coordonne le projet européen BlackCycle dont l'objectif est d'améliorer le réemploi des pneus usagés pour en fabriquer de nouveaux.
Lancé il y a quelques semaines, le projet européen BlackCycle réunit sept industriels, cinq organismes de recherche et de technologie et un pôle d’innovation (*). Ce consortium européen, implanté dans cinq pays (France, Espagne, Allemagne, Grèce et Suisse), vise à « mettre en place une immense économie circulaire en concevant l’un des tout premiers procédés de production de nouveaux pneus à partir de pneus usagés ». Son objectif est que, d’ici cinq à six ans, près d’un pneumatique usagé sur deux en Europe soit incorporé dans ce cercle vertueux. Ainsi, BlackCycle deviendrait « le seul projet de cette ampleur, tous secteurs industriels confondus, en matière de valorisation de produits en fin de vie », affirment ses promoteurs qui disposent d'un budget de 16 millions d'euros dont 12 millions apportés par l’Union européenne.
Vers une filière européenne
D’ici 2023, des technologies nouvelles devraient émerger : collecte des pneus usagés, sélection de la matière première, optimisation de la pyrolyse, raffinage et valorisation de l’huile, optimisation des procédés de four et évaluation des performances des pneumatiques créés. Ces technologies permettront la mise en place d’une filière européenne allant des pneus usagés aux matières premières secondaires (MPS), sans gaspiller les ressources à aucune étape et en portant une attention particulière à l’impact environnemental. Ces MPS serviront à développer de nouvelles gammes de pneumatiques pour les camions et les véhicules de tourisme qui seront commercialisées en Europe et au-delà.
Chaque année, 1,6 milliard de pneus neufs sont vendus dans le monde et la même quantité entre dans la catégorie des pneus usagés. Ce potentiel de valorisation de matière n’est que très partiellement exploité : les procédés de traitement existant ne sont pas circulaires et produisent peu de matière première réutilisable dans l’industrie du pneumatique. Faute de solution suffisante pour valoriser la matière des pneus usagés, plus de la moitié des pneus de seconde main et en fin de vie des pays de l’Union européenne sont ainsi exportés vers des pays lointains.
(*) Les partenaires sont Michelin, Alliapur, Axelera et Ineris pour la France ; Orion, Pyrum et Estato pour l'Allemagne ; CEPERI/CERTH pour la Grèce ; CSIC, Sisener, Hera et Icamcyl pour l'Espagne ; Quantis pour la Suisse.
Cet article a été publié dans le numéro 2429 de Bref Eco.